BRIMSTONE
Réalisé par Martin Koolhoven. Danemark/France/Belgique/Allemagne. Drame. 2h05 (Sortie le 22 mars 2017). Avec Guy Pearce, Dakota Fanning, Kit Harington, Carice Van Houten, Emilia Jones, Paul Anderson, William Houston et Ivy George.
Il s'agit là d'une histoire terrifiante. Le destin incroyablement tragique d'une jeune fille engrossée par son père psychopathe dans les Etats-Unis du 19èmeme siècle.
Dans "Brimston" de Martin Koolhoven, sanglant aux limites du film gore, Dakota Fanning est époustouflante dans cette fuite en avant où le ressort narratif consistant à conter sa vie de sacrifices à l'envers fonctionne à merveille.
On sort de la projection secoué, par un scénario venant nous rappeler certaines conditions féminines de martyres plus contemporaines que d'aucuns l'imagineraient.
. UNE VIE AILLEURS
Réalisé par Olivier Peyron. France. Drame. 1h36 (Sortie le 22 mars 2017). Avec Isabelle Carré, Ramzy Bedia, Maria Dupláa, Dylan Cortes, Virginia Méndez, Lucas Barreiro, Olivier Ruidavet et Flavio Quintana.
Très beau scénario que cette quête désespérée d'une mère à récupérer son enfant coûte que coûte.
Isabelle Carré et Ramzy Bédia forment un tandem épatant et attachant au service d'un film tout en émotion où l'égoïsme pourtant légitime laissera la place à l'altruisme et au pardon.
Le dévoilement très progressif tient le spectateur en haleine, un peu comme le ferait un Pedro Almodovar. La référence n'est pas fortuite et devrait vous inciter à découvrir ce nouveau long métrage très réussi du réalisateur Olivier Peyon, fasciné comme l'était Claude Miller par le thème de l'enfance bousculée.
GRAVE
Réalisé par Julia Ducournau. France/Belgique. Horreur. 1h35 (Sortie le 15 mars 2017). Avec Garance Marillier, lla Rumpf, Rabah Naït Oufella, Joana Preiss, Laurent Lucas, Bouli Lanners, Marion Vernoux et Jean-Louis Sbille.
"Grave", un exercice de style qui défraya la chronique cannoise, pas totalement maîtrisé mais pas inintéressant que ce film d'horreur réalisé par Julia Ducournau oscillant entre réalité et onirisme, cannibalisme et vampirisme.
De jeunes comédiens prometteurs incarnent une jeunesse étudiante effroyable, s'imaginant calmer ses angoisses à affronter la jungle d'une cité universitaire par les excès sexuels et la décadence.
Une fable démontrant que l'homme reste un loup pour l'homme dans des scènes d'une violence et d'un réalisme effrayants. La dimension psychologique et les motifs de ces dérapages sanguinaires ne sont malheureusement qu'effleurés.
Mais l'on est bien dans un film de genre alors les amateurs s'en contenteront sans doute.
ORPHELINE
Réalisé par Philippe Lacheau. France. Drame. 1h51 (Sortie le 29 mars 2017). Avec Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot, Gemma Arterton, Vega Cuzytek, Jalil Lespert, Nicolas Duvauchelle et Karim Leklou.
Le choc tant attendu des deux Césars du Meilleur Espoir Féminin dans "Orpheline" réalisé par Arnaud des Pallières ne tient pas toutes ses promesses, loin s'en faut.
D'abord parce qu'Adèle Haenel et Adèle Exarchopoulos ne seront pas confrontées puisqu'incarnant à des âges différents un même personnage. Le scénario qui voulait ne pas tout expliquer - pourquoi pas - se révèle bancal, décousu et la réalisation pas aboutie dans son propos sur le déterminisme social.
On finira par comprendre que les quatre rôles féminins n'en forment qu'un mais leur peu de ressemblance physique décrédibilise l'entreprise. Un film comme un pendant à "Brimstone", chroniqué ci-avant, mais sans sa grâce ni son esthétique sombre.
LA BELLE ET LA BETE
Réalisé par Bill Condon. Etats Unis. Romance. 2h09 (Sortie le 22 mars 2017). Avec Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans, Kevin Kline, Josh Gad, Ewan McGregor, Emma Thompson et Audra McDonald.
Walt Disney réadapte ce standard en véritable machine de guerre. Et sans surprise le film fait un carton planétaire, battant même des records au box office américain.
Sans surprise non plus, cette énième version réalisée par Bill Condon n'atteint pas vraiment le coeur de ceux qui aimaient tant le dessin animé et moins encore le charme étrange et poétique de celle réalisée par Jean Cocteau.
Le casting pourtant constitué de stars hollywoodiennes ne convainc pas vraiment. Le ton est un peu mièvre, la 3D sans grand apport comme c'est souvent le cas. La présence d'un personnage gay est louable mais ne saurait suffire à emporter la mise tant les deux rôles principaux (Emma Watson et Dan Stevens) manquent de charisme.
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