Comme tous les ans, le premier concert du dimanche se veut rassembleur. Entre le défilé de la matinée et les concerts du soir, les organisateurs ont toujours cherché à offrir un spectacle fédérateur pour toutes les générations présentes quitte à étonner en mettant à l'affiche des noms insolites pour un festival rock (Carlos, Pierre Perret ou Gérard Lenormand). Cette année c'est Michel Fugain qui aura la lourde charge de faire chanter et danser pendant plus d'une heure les spectateurs toujours aussi nombreux depuis 3 jours. Relecture des tubes, quelques blagues, quoiqu'on en pense, ce moment du festival passe toujours très bien.
Pour la troisième journée consécutive, il s'agit de naviguer entre toutes les scènes pour essayer de ne rien manquer. Et vers 19h, sous le chapiteau de la Bodega, c'est toute la troupe de Sambadaboum qui débarque sur le plateau pour réveiller les festivaliers un peu fatigués. Sambadaboum c'est une fanfare, de la danse, des percussions, de la comédie et surtout des couleurs. Costumes chatoyants, mimiques amusées et rythmes efficaces pour une heure de spectacle assez peu ordinaire.
C'est l'heure du melting pot breton, un moment de repos où les têtes d'affiche prêtent la grande scène à des artistes locaux. Et c'est Laurent Chandemerle, imitateur, qui s'avance courageusement devant la gigantesque foule pour présenter quelques imitations de Daniel Prévost et autres Garou. Il sera suivi par Chaplain, de retour sur une scène de cette cuvée 2005, qui interpretera quelques chansons avec son véritable don pour faire remuer les foules.
Les Ogres de Barback lui succèdent assez rapidement. Flûte, contrebasse, guitare sèche, un peu d'accordéon ("pour les cons" dit leur chanson ) et beaucoup d'émotion pour de la belle chanson française, simple et efficace. On est bien loin des pogos de Ska-P ou Mass Hysteria mais en ce beau dimanche, ils réussissent sans problème à séduire le public.
Retour aux petites scènes, là où les découvertes sont légion, avec en même temps les Juanitos et Géraud. Les premiers, savoyards, font un mélange improbable de funk, soul, rock et autres rythm'n'blues avec un orgue, des cuivres et un bon rythme pour soutenir le tout tandis le second offre un rock à guitares pur et dur. Géraud, avec d'anciens de la Mano, va droit au but avec des chansons accrocheuses riches en guitares distordues. Ce Miossec enervé nous gratifie même d'une jolie reprise de 'Requiem pour un con'. Chapeau !
Décidément cette troisième scène "Découverte du conseil général" recèle, après The Dude hier et Kaslane plus tôt, de véritables perles d'energie qui auraient parfois mérité une plus grande visibilité.
Petit passage sur l'oublié de nos chroniques, le Café du Port. Un joli petit chapiteau situé dans la partie gratuite du festival entre des jambons en train de cuire et l'espace restauration. Loin des gros rockeurs et de l'immense scène Ouest France, ce petit lieu de spectacle a accueilli pendant tout l'évenement des concerts de groupes régionaux, des chants de marin et des spectacles intimistes. Klaktonclown y joue ce dimanche pour la 4ème fois et ils parviennent encore à proposer à un chapiteau plein à craquer leurs chansons douces-amères au son d'une contrebasse et d'un accordéon. Autre fait marquant que nous avons raté, les Glochons, groupe breton au look improbable et aux chansons humoristiques qui a, semble-t-il, fait le bonheur des spectateurs.
Le retour dans la foule est difficile après cet intermède mélancolique mais Calogero est monté sur scène et se présente glorieusement devant la foule avant de jouer un premier morceau seul au piano sous une cascade de lumière. La suite sera placée sous le signe du rock avec un concert plutôt énergique et un Calo qui, s'il fait un peu trop sa star, tient bien les rênes du spectacle.
Intermède hip hop avec les Svinkels, tout puissants pendant presque une heure et demi sur la deuxième scène, et déjà la fin de ces trois jours avec Sinsemilia qui rattrapent le retard de la journée et commencent bien à l'heure leur concert par un 'Bienvenue en Chiraquie'. Et c'est peut être le moment le plus émouvant du festival, là où, après trois jours de fatigue, les spectateurs donnent leurs dernières forces devant un groupe à l'écoute, contents d'être là (comme le rappellent les chanteurs) et bien loin de la grosse tête de certains. Quelques tubes manquent à l'appel mais aucune raison de se plaindre, le spectacle est entier.
Trois jours passés à Bobital et la réussite est complète. Les spectateurs ont répondu présents, le temps a été de la partie, et les spectacles à la hauteur. Il reste encore aux bénévoles une dizaine de jours de travail pour nettoyer les hectares de site et de campings et le dossier 2005 sera refermé. Nul doute que les organisateurs commenceront alors déjà à réfléchir aux améliorations de l'an prochain.
Les Terre-Neuvas c'est cela, une affiche melting-pot où il y en a pour tout le monde, une fête de village géante, trois jours de musique sans à priori.
Un grand merci à toute l'organisation et en particulier Didier pour l'accueil royal.
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