Stuart Staples sort son premier album Lucky dog recordings. L'occasion pour nous de retrouver le chanteur emblématique des Tindersticks en solo.
Tindersticks, groupe anglais, a débuté avec un album éponyme en 1993 et a construit au fil de ses 7 albums studio, 2 B.O et quelques
Lives et compils une identité propre, assez sombre et mélancolique, reconnaissable entre 1000 grâce, notamment, à la voix suave de son chanteur. Une homogénéité se dégage naturellement de leur discographie et Lucky dog recordings s'inscrit parfaitement dans la continuité.
Avec cet album assez court (38 minutes), Stuart Staples inaugure le label qu'il vient de fonder (Lucky dog). En 10 morceaux, dont 2 instrumentaux ("Somerset house", "Untitled"), le crooner anglais nous plonge à nouveau dans son univers fait de spleen, de zones obscures et d'éclaircies.
L'ouverture se fait par une berceuse au piano sur laquelle se superposent progressivement mélodies vocales et trompette. L'impression de douceur teintée de mélancolie domine dans cette entrée en matière.
La suite balance entre chansons enlevées, au sens tindersticksien du terme, c'est à dire toute proportion gardée, ("Say something now", "She don't have to be good to me"), chansons intimistes jouant beaucoup sur les ambiances ("Marseille sunshine", "Friday night", "Dark days"), ballade mélancolique aux relents jazziques ("People fall down") et complainte électrique ("Shame on you").
L'album se conclut sir Staples qui, tel un prêcheur, revisite le gospel. Il nous embarque alors dans un église anglicane où on l'imaginerait aisément entouré de chanteurs de negro-spiritual qui le porteraient dans des envolées vocales.
Et c'est sans doute cela aussi la force de cet album, nous faire imaginer ce qui n'y est pas. Chaque chanson investit notre imaginaire et nous immerge dans des ambiances feutrées qu'il nous revient d'animer.
Insensible au temps et aux modes, et fidèle à lui-même, Stuart Staples nous livre un album dépouillé et personnel qui laisse une grande part à l'évocation.
Le crooner anglais a encore réussi son coup et, dans la continuité de Tindersticks, nous fascine de nouveau, en ne faisant pas forcément dans l'original mais en faisant simplement ce qu'il sait faire.
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