Comédie dramatique de Ingmar Bergman, mise en scène de Nicolas Liautard, avec Sandy Boizard, Nicolas Liautard et Carole Maurice.
"Après la répétition" s'inscrit dans le cadre du meta-théâtre, de surcroît autobiographique, particulièrement affectionné par le metteur en scène, scénariste et réalisateur suédois Ingmar Bergman. Il y aborde non seulement le paradoxe du comédien, le rôle "déique" du metteur en scène-créateur qui impose sa "vision" de l'oeuvre et sa tentation pygmalionesque au regard des débutantes, l'ambivalence du rapport entre metteur en scène et comédienne qui passe obligatoirement par la séduction sexualisée, désir de plaire qui flatte l'ego du premier, nécessité d'érotiser pour la seconde pour décrocher le rôle, et même le thème de l'acteur-créateur qui veut s'affranchir des directives au nom de ses "intutions" sur le personnage.
Et, de surcroît, la déclinaison du drame des sexes strindbergien dans une situation "tuyau-de-poêle" qui entraine une superposition et une confusion de sentiments entre rééel/réalité/fiction, vie privée/vieprofessionnelle et personne/personnage.
En effet, la confrontation intervient entre le metteur en scène et une jeune comédienne qui entre en résonance, par voie de flash-back, avec celle que celui-ci a vécu avec sa mère, elle-même actrice qui a eu son moment de gloire avant de sombrer dans l'alcool, dont il a été l'amant.
Pour théâtraliser ce petit biodrame intervenant dans "la grande famille du théâtre", Nicolas Liautard a opté pour une mise en scène clivante en terme de registre, et quasiment sexuée, au demeurant cohérente au regard de la partition "sexiste" de Bergman affirmant la suprématie de l'homme et du metteur en scène. Distanciation pour lui, réalisme humoral pour elles.
Ainsi, également au jeu, il est parfait en infatué dans la posture du metteur en scène connu et reconnu affichant une condescendance faussement démocrate à l'écoute des états d'âme des actrices et usant d'un cynisme manipulateur pour les vampiriser.
Quant à Sandy Boizard, se répandant en pleurs et rhinorrhée, et Carole Maurice, timbre voilé, toujours au bord des larmes, respectivement dans le rôle de la mère et de la fille, elles oeuvrent donc dans l'émotionnel appuyé de l'Actors Studio, |