Comédie de Carlo Goldoni, mise en scène de Alfredo Arias, avec Geppy Gleijeses, Marianella Bargilli, Lorenzo Gleijeses, Antonio Interlandi, Luciano d’Amico, Andrea Giordana, Luchino Giordana, Valentina Valsania et le chanteur Mauro Gioia.
A peine débarqué à Venise avec son valet Arlequin (Lorenzo
Gleijeses), le fanfaron Lélio (Geppy Gleijeses), le fils que Pantalon (Andrea Giordana) a exilé dès l'enfance à Naples, ne résiste pas à courtiser les deux fills du docteur Bisognosi (Luciano d’Amico) - la blonde Rosaura (Marianella Bargilli) et la rousse Béatrice (Valeria Contadino) - et ce, au grand dam de leurs amoureux tous aussi transis que timides Florindo (Luchino Giordana) et Ottavio (Antonio Interlandi).
Davantage affabulateur que menteur pour s'inventer une vie rêvée, qui, par anticipation, s'apparente au principe de développement personnel de la "liberté d'écrire le scénario de sa vie", tel est le personnage-titre de "Il Bugiardo", comédie en trois actes et en prose du fameux "rénovateur" de la commedia dell'arte Carlo Goldoni.
Nonobstant son dénouement tragi-comique au cours duquel le mensonge revient tel un boomerang pour décapiter son zélateur, cette partition s'inscrit dans le registre du divertissement et du théâtre d'acteurs est interprétée par les comédiens du Teatro Quirino de Rome dirigé par Geppy Gleijeses.
Rien ne laisse présumer que la mise en scène est signée par Alfredo Arias tant elle est dépourvue de ses marques de fabrique emblématiques que sont le glamour et l'extravagance kitsch.
En effet, à l'exception de quelques anachronismes, d'un intermède contextuel et de chansons de variété transalpine des années 1960 dispensées par Mauro Gioia, il rentre dans le rang en brassant les codes de jeu du théâtre populaire initié par Eduardo De Filippo et ceux du cabaret napolitain qui font la place belle à la volubilité italienne.
Look seventies également pour le premier acte avec notamment les jeunes femmes en tenue "new look" robe pin-up et pantalon corsaire avant que s'opère un retour radical vers le passé avec tous les comédiens endossant des costumes du 18ème siècle qui s'intègrent dans le décor "ad hoc" conçu par Chloé Obolensky.
Ainsi, en toile de fond, une veduta, non la Venise palatiale du Grand Canal mais la Venise des quartiers plébéiens, et deux façades réduites à de simples lattes de bois encadrent la piazzetta qui équivaut à la scène du théâtre de tréteaux sur lequel vont se déployer les impostures du "bugiardo".
Le rythme est soutenu comme le rire notamment par l'abattage du comédien (quinquagénaire) qui interprète le (jeune) Lélio qui entraîne à sa suite une troupe survoltée. |