DE TOUTES MES FORCES
Réalisé par Chad Chenouga. France. Drame. 1h29 (Sortie le 3 mai 2017). Avec Khaled Alouach, Yolande Moreau, Laurent Xu, Daouda Keita, Aboudou Sacko, Jisca Kalvanda, Myriam Mansouri et Sabri Nouioua.
Belle réussite, qui plus est pour un premier long métrage, que ce "De toutes mes forces"
Les films sur l'enfance et l'adolescence me touchent tout particulièrement. C'est dans ces instants où tout bascule, pour le meilleur ou pour le pire, que tout se construit où se détruit.
Un film qui parle des premiers émois, de possible résilience, de ces cages où l'on enferme les orphelins ou les désociabilisés. Où les rapports sont rugueux mais où les épaules se heurtent autant pour se tenir debout que pour s'affronter.
Certains ont souligné quelques maladresses, faisant état de naïvetés ou de quelques inserts esthétisants. Qu'elles soient pardonnées si tant est qu'elles existent. Chad Chenuga fait penser au cinéma de Claude Miller, à "Mommy", à "Polisse", au récent "1:54" ou bien encore à "La tête haute".
Comme Catherine Deneuve dans cette dernière référence, Yolande Moreau est désarmante d'humanité et désarmée face à une jeunesse cabossée où l'espoir paraît pourtant au détour d'un bouquin de maths ou d'un concours de danse hip-hop. Le jeune comédien, Khaled Alouach, a un bel avenir devant lui. César du meilleur espoir, pourquoi pas ?
.
LES FANTOMES D'ISMAÊL
Réalisé par Arnaud Dsplechin. France. Drame. 1h54 (Sortie le 17 mai 2017). Avec Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Louis Garrel, Alba Rohrwache, Hippolyte Girardot et Laszlo Szabo (I).
Difficile d'entrer vraiment dans une histoire quand vous n'apprécier pas le jeu boursoufflé de l'acteur principal, Mathieu Amalric, qui se singe ici plus que de coutume encore, dans cette attitude de poète maudit perché et un brin alcolo.
Même Charlotte Gainsbourg et Louis Garel peinent à convaincre tant le réalisateur Arnaud Desplechin surexploite ce qu'ils ont déjà montré par le passé.
L'histoire principale d'une femme disparue pendant 20 ans sans explication aucune et ressurgissant dans la vie de son mari au point de mettre en péril le nouvel équilibre trouvé dans les bras d'une autre, reste une séduisante entreprise.
Mais quelle idée de venir polluer le récit avec l'histoire secondaire d'un frère vaguement diplomate dont le rôle titre tente d'écrire péniblement un scénario ?
Le style est maniéré au possible et ne sert pas l'entreprise. Seul Hippolyte Girardot nous ravit d'un personnage survolté, pimpant et drôlissime. Tout comme Marion Cotillard toujours volontaire à prendre le risque de proposer quelque chose de nouveau.
GET OUT
Réalisé par Jordan Peele. Etats Unis. Thriller. 1h44 (Sortie le 3 mai 2017). Avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener, Bradley Whitford, Caleb Landry Jones, Marcus Henderson, Betty Gabriel et Lakeith Stanfield.
"Get out" conte l'histoire d'un Afro-américain qui tombe dans le piège d'une belle-famille blanche trop polie pour être honnête.
Le film met une éternité à démarrer vraiment alors qu'on a compris bien vite que le milieu dans lequel il croit être accepté rêve que le noir meure à la fin comme dans tous les films où le noir meure à la fin.
Et lorsqu'il sauve sa peau, tout est expédié en quelques minutes dans un combat sans suspense qui laisserait presque penser que le réalisateur Jordan Peele ne cherchait qu'à se venger de quelque déconvenue personnelle.
Ni un navet ni un chef d'œuvre du genre.
ALIEN-COVENANT
Réalisé par Ridley Scott. Grande Bretagne/Etats Unis. Science Fiction. 2h10 (Sortie le 10 mai 2017). Avec Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride, Demian Bichir, Carmen Ejogo, Jussie Smollett et Callie Hernandez.
On se réjouissait de voir Ridley Scott reprendre les manettes de cette série culte dont il fut le premier directeur, d'autant que le dernier volet, "Prometheus", réussissait intelligemment à redonner du souffle à la saga, venant dire les origines de ces bestioles qui terrifièrent notre adolescence.
Problème : les codes sont toujours un peu les mêmes, recyclant sans grande inspiration ce qui fit le piment de chaque épisode précédent. La fin où le méchant humanoïde prend la place du gentil humanoïde... on la voit venir à des kilomètres.
Restent la maîtrise technique dont fait montre une réalisateur qui n'a plus rien à prouver - dommage - et la présence inquiétante de Michael Fassbender, décidément très à l'aise avec les personnages de tordus.
Vents d'Orage |