Comédie dramatique écrite et mise en scène par Didier Caron, avec Sandrine Le Berre, Didier Caron, Michel Feder, Julia Dorval, Arnaud Pfeiffer, Romain Fleury, Christiane Ludot, Karina Marimon et Véronique Viel.
Dans la famille Lemarchand, il y a le père "bonhomme" (Michel Feder), la deuxième épouse bienveillante (Christiane Ludot), la fillle aînée douloureuse (Sandrine Le Berre) et sa petite amie, une douce illuminée Dominique Viel), le fils "looser" aigri (Arnaud Pfeiffer), le fils "winner" au petit pied (Romain Fleury) et la femme du premier devenu la future du second, une opportuniste avisée tapie sous une blonde-blonde égocentrée (Julia Dorval).
Ils sont venus, ils sont tous là, même l'ami caustique du père (Didier Caron) et sa femme écervelée (Karina Marimon), pour l'enterrement du grand-père Alphonse. Et subitement, à l'initiative de la fille qui déclenche les hostilités, la situation de recueillement qui préside dans
"Le Jardin d'Alphonse" vire au pugilat par un enchaînement de psychodrames.
Didier Caron les décline en cathartiques confrontations bilatérales ordonnées autour de quasiment toutes les thématiques récurrentes de la comédie de moeurs que sont la rivalité fraternelle, l'infidélité conjugale, le couple en crise et le secret de famille hybridées avec celles du mélodrame existentiel ou identitaire et de l'humour des lamentations.
Dans le bucolique décor de jardinet naïf réalisé
par Sébastien Barbaud, les comédiens officient au diapason dans ce jeu des quatre vérités qui permet d'évacuer les tensions trop longtemps occultées sans toutefois malmener les bons sentiments ni remettre en cause l'ordre établi.
La situation est grave mais pas désespérée car placée sous les auspices jubilatoires de Karina Marinon qui, avec la judéité de son personnage doublé d'un moulin à paroles, assure la mécanique comique qui désamorce tout pathos éventuel. |