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Maison des Métallos  (Paris)  mai 2017

Confession politico-familiale écrite et interprétée par Riton Liebman dans mise en scène en collaboration avec David Murgia.

Belge depuis cinquante ans, et accroc au Standard de Liège depuis presque autant, Riton Liebman traverse le cinéma français depuis ses prometteurs débuts avec Bertrand Blier.

Mais c'est une histoire trop connue pour être une fois de plus raconter. Ce que ne savait pas le cinéphile moyen francophone, non abonné à la RTB, c'est que Riton avait un papa extraordinaire.

Tellement extraordinaire, qu'on ne peut pas décemment écrire que "Liebman Renégat" est un seul-en-scène. Riton y a convoqué Marcel, son génial géniteur. Un grand homme comme on n'en fait plus aujourd'hui et comme Mai 68 en a fait quelques-uns.

Sans dévoiler, le très beau rock'n'roll hommage que lui rend son fils, on aura la chance de s'en faire une idée grâce à des images d'archives noir et blanc et belges.

Révolutionnaire, penseur, iconoclaste, Marcel Liebman, "juif et pro-palestinien" comme le définit son fiston Riton, parlait six langues, et n'a eu qu'un tort : mourir à 56 ans.

Bien accompagné à la guitare par Philippe Orivel, et bien dirigé par David Murgia, dans un cadre qui rappellera allusivement les "Belgian Seventies" avec chaîne hifi et microsillons, Riton Liebman a le débit rapide, la voix étonnée aux inflexions chantantes, l'envie de retrouver l'élan d'une époque plus Rolling Stones que stone.

C'était un temps où Bruxelles brusselait aussi de manifs et de débats ; un temps où les Liebman, à cause du papa de Riton, se voyaient (verbalement) vouer au retour en enfer nazi par une communauté qui ne supportait pas qu'on puisse critiquer Israël et le sort fait aux Palestiniens après les guerres de 1967 et de 1973.

Habile sur la question, dans la continuité du fameux "y penser toujours, n'en parler jamais", Riton Liebman a, avec le temps, une position plus humaniste qu'idéologique là-dessus comme sur tout le reste.

Il faut dire qu'au moment où son père tombait malade, lui tombait dans la drogue et que ce qui fait sens ou pas sens n'avait plus pour lui, pendant ces années noires, voix au chapitre.

Mais, si l'on comprend bien ce que Riton Liebman veut dire, on saisit que son addiction à quelque chose à voir avec la statue de son commandeur de père. Car, comment ne pas se jeter dans un excès quand on procède d'un tel personnage, quand on veut intellectuellement lui arriver à la cheville ? La drogue n'était-elle pas dans ces années-là, le substitut au politique perdu ?

Quoi qu'il en soit, la seule chose qu'on pourra critiquer dans ce spectacle dense, fort, habitué par un supplément d'âme belge, c'est son titre. Il faut le dire à la place de Riton : aucun des Liebman n'est un renégat.

Riton comme Marcel sont des types bien, des gens fraternels qu'on aimerait avoir comme amis, même si on se doute que ça ne doit pas être facile tous les jours de vivre avec eux.

En tout cas, avec "Liebman Renégat", Riton Liebman livre l'un des plus beaux spectacles qu'un fils ait écrit sur un père.

 

Philippe Person         
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