Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Rétrospectve Good cop, Bad cop
Cinémathèque française  Du 5 au 30 juillet 2017

Des flics, il y en a plein le cinéma américain. Des sauveurs, des ripoux, des teigneux, des alcooliques, des idéalistes, des paumés. Parfois, un peu tout cela à la fois. Le flic incarne l'autorité, certes. Mais, parce qu'il est en contact avec les criminels, il est l'intermédiaire entre plusieurs mondes, toujours sur la corde raide, parfois happé par les abysses.

Reflet de la société où il est chargé de faire régner l'ordre, il incarne les doutes et les angoisses de son temps. Dans les années 1970, entre l'assassinat de Kennedy et le scandale du Watergate sur fond de guerre froide, la paranoïa est de mise, et toutes les assurances basculent. Que peut alors devenir le "Law and Order ?".On a du 5 au 30 juillet 2017 pour le découvrir à la Cinémathèque française .

Le flic devient de plus en plus agressif. A sa sortie, le "Dirty Harry"de Don Siegel divise l'Amérique et suscite des critiques virulentes. Fasciste, le nouveau garant de l'ordre ? La violence du personnage campé par Clint Eastwood, jusqu'au boutiste et peu soucieux des droits des suspects, semble étayer cette affirmation. Aujourd'hui, on peut davantage y lire le constat d'une société en perdition, où le système produit les monstres qu'il cherche ensuite à éliminer.

Les quatre suites de ce film méjugé viennent densifier le portrait d'un personnage qui ne glisse pas du côté des forces qu'il combat ; pour preuve sa lutte avec un gang de motards, vigilentes sadiques qui confondent exécution sommaire et justice. La rétrospective de la Cinémathèque sera l'occasion de redécouvrir un film écrasé par sa réputation.

Puisqu'on parle de Don Siegel, n'oublions pas le "Coogan's bluff ", ni "Police sur la ville," où l'on suit les enquêtes d'un flic fatigué, incarné par le toujours merveilleux Richard Widmark.. D'autres films, moins connus, mettent l'eau à la bouche (merci, titres français…) : on ira voir avec curiosité les "Superflics" de Gordon Parks, la "Police puissance 7" de Philip d'Antoni, avant d'enquêter sur cette épineuse question : que diable peut être "Le flic ricanant" de Stuart Rosenberg ?

Les flics forment également un groupe, qui fonctionne avec ses propres codes dans un monde où les règles ordinaires ne s'appliquent pas. Cette question du groupe est centrale dans les films de Sydnet Lumet ; "Serpico "décrit le parcours d'un flic atypique (Al Pacino, tendance hippie-grumpy) qui se détache progressivement de la corruption ambiante dans une lutte idéaliste perdue d'avance ; "Le Prince de New York"s'attache à un autre flic aux prises avec un cas de conscience : trahir la famille qu'il forme avec ses collègues ou se taire en tournant le dos à ses propres convictions.

Mais la police n'est pas toujours corrompue, et le flic honnête n'est pas toujours solitaire. "The New Centurions (Les flics ne dorment pas la nuit)", film moins connu que les quelques exemples que nous venons de citer, témoigne d'une volonté quasi documentaire de filmer le quotidien des forces de l'ordre.

Le film s'appuie sur une galerie de quelques personnages, tout en suivant plus particulièrement les débuts et la carrière d'un jeune agent (Stacy Keach).

Accompagné par son ami et mentor, Kilvinski, vieux routard proche de la retraite, le flic roule nuit après nuit dans les rues de Los Angeles. La promenade n'est pas toujours de tout repos, et les jeunes rookies sont parfois confrontés à des scènes d'horreur.

Point de recherche de sensationnel dans l'histoire de ces "nouveaux centurions". Le film a bien sûr son lot - très efficace"- de poursuites et autres braquages. Mais, plus que sur un héroïsme supposé des personnages, le cinéaste Richard Fleischer, touche-à-tout plus doué, s'attache à montrer leur fragilité.

L'inconnu se profile à chaque coin de rue, les corps sont exposés aux coups de poing, aux couteaux et aux balles. Non, les flics n'accomplissent pas d'exploits, à proprement parler. Il n'y a pas de glamour à arracher des bras d'une mère droguée son bébé, pas de consécration dans une balle tirée à bout portant.

Mais "The New Centurions" évite aussi le misérabilisme et un naturalisme crasseux. Il y ades moments tendres, comiques : ainsi, les deux compères ramassent dans leur panier à salade des prostituées qui y improvisent, dans la joie et la bonne humeur, une petite fête alcoolisée.

Cet aspect documentaire du film évoque davantage les travaux de Frederick Wiseman (dont on pourra notamment revoir le "Law and Order"consacré aux policiers de Kansas City dans les années 1960) ou quelques grands films français : Raymond Depardon, le Bertrand Tavernier de "L627" ou "Police" de Maurice Pialat. Des affaires s'enchaînent, et ce qui apparaît surtout, ce sont les relations des flics entre eux, et les rapports qu'ils entretiennent avec cet environnent hostile qu'ils connaissent mieux que personne. Jusqu'à, parfois, l'aimer.

Car la vie nocturne, avec ses joies et ses peines, devient le principal foyer de ceux qui y dérivent. Progressivement, le jeune agent bascule dans la nuit et perd sa famille. Se cramponnant à la bouteille, passé le frisson du danger, il attend une possible rédemption dans un monde absurde.

La mélancolie, à travers le personnage de Kilvinski, incapable de vivre loin de son commissariat, puis de sa recrue vieillissante, s'installe peu à peu dans le film. La lassitude, l'impuissance devant ces crimes cent fois répétés, aussi.

Mais reste Los Angeles, ville terrible, ville du film noir et du "hard-boiled." Transfigurée par la nuit, illuminées par les phares des voitures qui révèlent les créatures nocturnes qui contrôlent les trottoirs dès que le soleil disparaît, Los Angeles est bien une nouvelle Rome, aussi effrayante que belle. C'est un labyrinthe qui avale les êtres. L'abandonner, y renoncer, c'est mourir.

 

Anne Sivan         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=