Nul besoin de maîtriser l’ensemble de la philosophie cartésienne pour prendre du plaisir à écouter le nouvel album de Roberdam qui vient de sortir le mois dernier. Vous l’avez compris, Je rêve donc je suis n’est pas un courant de pensée philosophique, juste le premier album de cet artiste qui a passé l’année 2016 à faire une quarantaine de premières parties pour Gérald De Palmas.
Roberdam continue d’aller vers l’avant avec cet album comprenant 12 titres aux mélodies travaillées et aux textes justes. Quand Roberdam rêve, il parle. Sa voix raisonne dans chaque texte. Il porte le mot, la strophe et le sens avec le courage des auteurs. Il transforme les mots simples en une vibration, suivant à la lettre les leçons du maître Brel.
Roberdam nous parle des petits soucis ou bonheurs du quotidien, de sa mélancolie entretenue devant un réel implacable et s’évade dans la quête d’un ailleurs injoignable. Il nous parle du désir aussi, de ses désirs avec une fougue certaine entretenue par de nombreuses promesses. Il nous parle d’amour aussi, de ses premiers émois dans un été sous la pluie. Il nous montre aussi sa grande sensibilité et ses fragilités sur "Tout et n’importe quoi".
Roberdam a donc un univers musical bien à lui où la mélancolie est légère, où les couleurs sont nombreuses, les titres des chansons sont là pour nous le confirmer visuellement et textuellement. Il puise sa force dans la délicatesse, dans son art du trait discret et dans ses rimes assumées, le tout avec aplomb et densité pour nous livrer un petit concentré de vie.
Avec un album accrocheur et malin, Roberdam nous livre donc un premier album réussi dont certains refrains trottent encore dans ma tête. Il nous transmet avec son disque son optimisme salvateur.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.