Comédie de Alfred de Musset, mise en scène de Elisa Ollier, avec Léa Hostachy, Mathieu Trémenbert et Elisa Ollier.
Mathilde, jeune femme timide, confectionne amoureusement une bourse pour son mari. La joie de ce cadeau sera brisée par une autre femme qui l’aura devancée, offrant également une bourse au volage Monsieur de Chavigny. Touchée par le chagrin de son amie, Madame de Léry va faire en sorte de lui venir en aide.
Voilà une version pleine de finesse et d’intériorité d’"Un Caprice" par la Compagnie Léviosa qui fait entendre avec clarté la langue d’Alfred de Musset. Une version feutrée toute en émotions et confidences. Un travail délicat et précis qu’Elisa Ollier a su parfaitement maîtriser pour offrir une heure de pur régal.
Le procédé imaginé par Madame de Léry pour venir au secours de son amie se déploie avec douceur et donne lieu à des échanges à fleurets mouchetés entre elle et Chavigny, dont le spectateur goûte chaque réplique, empreinte d’une subtilité remarquablement traduite par les comédiens.
Léa Hostachy est une très émouvante Mathilde dont la justesse de jeu fait passer toute la profondeur du personnage ainsi que le bouleversement qui le secoue, prouvant que sensibilité et sobriété font plus que bon ménage.
Elisa Ollier, en plus d’être une excellente metteuse en scène est une comédienne fascinante capable d’offrir le temps de cette courte pièce une large palette de son talent. Irrésistible en Madame de Léry, elle mène le train avec une formidable intelligence de jeu et une belle fantaisie, évoluant dans un registre beaucoup grave dans la seconde partie. Elle est absolument magnifique.
Mathieu Trémenbert se révèle être lui aussi un parfait Monsieur de Chavigny, vêtu d’une large cuirasse d’arrogance que l’habile travail de sape de Madame de Léry, utilisant ses armes pour le prendre à son propre jeu, parvient à lézarder. La qualité et l’écoute de ces trois comédiens au diapason (dans les sublimes costumes d’Axel Boursier) fait vraiment plaisir à voir.
"Un Caprice" pour lequel l’excellence est donc au rendez-vous, mettant idéalement en valeur Musset et qu’il serait vraiment dommage de rater. |