DUNKERQUE
Réalisé par Christopher Nolan. Etats Unis/Grande Bretagne/France/Pays Bas. Guerre. 1h47 (Sortie le 19 juillet2017). Avec Fionn Whitehead, Mark Rylance, Tom Hardy, Tom Glynn-Carney, Harry Styles, Barry Keoghan, Aneurin Barnard et Kenneth Branagh.
Des films sur le débarquement, il y en a eu des tas. Trop, certainement. Dire que j'hésitais à aller voir celui-ci est un euphémisme.
La direction assurée par Christopher Nolan m'intriguait et je ne regrette pas ma décision. Casting parfait, intensité historique, beauté d'une image à couper le souffle... tous les ingrédients sont ici rassemblés.
Le film est assez taiseux pour ne dire que ce qui compte. Il faut se sortir d'un tel bourbier, que l'on soit un soldat esseulé et exsangue, ou que l'on porte la lourde charge de permettre à 400 000 hommes de rejoindre sains et saufs la mère patrie. Certains seront sauvés, d'autres périront, en héros ou en anonymes.
Le miracle de "Dunkerque" tient à ce qu'il parle aussi des hasards de la vie, des synchronicités à la source du plus grand sauvetage de l'histoire. Il parle aussi d'humilité et du courage de ces quidams, de quelques marins-pêcheurs qui bravèrent le danger pour ramener les leurs à bon port.
Nolan fait un peu du Terrence Malick, dont nous parlerons juste après, témoignant d'une virtuosité narrative où le temps tient le premier rôle. Vous en dire plus ? Ce serait gâcher votre plaisir de découvrir un très grand film de guerre et bien plus que cela.
SONG TO SONG
Réalisé par Terrence Malick. Etats Unis. Drame/Romance.2h08 (Sortie le 12 juillet 2017). Avec Ryan Gosling, Rooney Mara, Michael Fassbender, Natalie Portman, Cate Blanchett, Holly Hunter, Bérénice Marlohe et Val Kilmer.
D'aucuns crieront au scandale de l'esthétisme à tout crin. Comment, pourtant, critiquer un tel maître du cadrage, de la lumière, de la couleur ?
Comme Bertolucci, Terrence Malick a le beau chevillé au corps et ne saurait faire autrement. Le quatuor qu'il met en scène dans ce nouvel opus, joue au dangereux jeu de l'amour, de la trahison, de la tromperie.
Chaque personnage découvrira a ses frais que tromper l'autre, c'est d'abord se tromper soi-même. Les plus forts pardonneront, comprendront, se retrouveront. Les plus fragiles mourront ou pleureront des larmes de sang.
"Song to Song" consiste en quelque sorte à revisiter l'histoire de "Closer", fort d'un plus grand détachement, en surface tout au moins. Le réalisateur aurait pu nous épargner ces apparitions furtives de rockstars indé, seule la grande Patti Smith apportant une épaisseur au propos.
Une mention spéciale au volet masculin du casting : Michael Fassbender et Ryan Gosling au sommet de leur art.
ETE 93
Réalisé par Carla Simon Pipó. Espagne. Drame. 1h38 (Sortie le 19 juillet 2017). Avec Laia Artigas, Paula Blanco, Bruna Cusí, David Verdaguer, Fermi Reixach, Jordi Figueras et Isabel Rocatti.
Un film espagnol, catalan pour être plus précis, qui rappelle indéniablement la passion de Claude Miller pour les années de l'enfance, les traumatismes et le lent processus de résilience.
Un film sans gros moyens mais sans grande ambition non plus. Touchant, malgré tout, de découvrir les tentatives désespérées d'une petite orpheline qui tente d'exister et d'être aimée, en proie à la tristesse et persuadée d'être à jamais abandonnée par les siens.
Un ton âpre et un réalisme qui auraient sans doute mérité un casting plus costaud.
VALERIAN ET LA CITE DES MILLE PLANETES
Réalisé par Luc Besson. France. Science fiction. 2h18 (Sortie le 19 juillet 2017). Avec Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen, Rihanna, Ethan Hawke, Kris Wu, Sam Spruell et Alain Chabat.
Luc Besson se fait une fois de plus descendre en flammes... à tort et à raison. On ne peut qu'admirer sa capacité à inventer ou réinventer des univers futuristes, emplis de créatures étranges et merveilleuses.
Le spectateur se laisse baigner dans une imagerie assez époustouflante, surtout dans le premier quart d'heure. Mais comme souvent, le scénario n'est pas à la hauteur des ambitions esthétiques.
Toujours la sempiternelle histoire de planètes condamnées, sacrifiées sur l'autel impérialiste, sur fond de discours écolo-boboïsant. Le réalisateur - comme ces comédiens principaux d'ailleurs - ne manque pas de talent. Il ne démontre pourtant pas la virtuosité d'un James Cameron ou d'un Ridley Scott.
Vents d'Orage |