Mew est un trio danois qui a l’habitude de travailler de paire musiques et visuels dans l’optique de ses concerts. Ils composent puis réfléchissent à des visuels qu’ils projetteront lors de leurs concerts. Pour ce septième disque, ils ont décidé de renverser l’ordre des choses en imaginant d’abord des visuels puis en voyant ensuite comment ces visuels pouvaient influencer la musique. Sortir de leurs sentiers battus pour ce septième album était le crédo de ce groupe danois.

Visuals, leur nouvel album, sorti fin avril, se veut donc être un disque ambitieux et inventif, vingt ans après la formation du groupe. L’idée est donc de briser le cycle des albums précédents à travers un album spontané en conservant l’énergie acquise sur scène pour mieux y revenir. L’album se veut être un ensemble de paysages sonores, chaque chanson représentant un petit chapitre et sa propre histoire, avec à chaque fois des titres assez courts, faisant moins de cinq minutes. Pour Mew, les albums sont des souvenirs de certains moments de vie. Il nous les offre sur ce somptueux album.

L’album s’ouvre sur l’euphorie qui monte lentement avec "Nothingness and no regrets". "The Wake Of your life" parle d’héritage et de ce qui reste après qu’on soit parti. Il commence comme un morceau de synth-pop avec ensuite des guitares qui viennent par-dessus. "In a better place" est le parfait exemple de l’atmosphère impulsive dans laquelle les chansons ont été ecrites avec son beat de batterie entraînant. Les autres titres sont tantôt rock, "Ay Ay Ay", pop parfois avec "Learn Our crystals", soul et R’nB’ avec "Shoulders". L’album se termine avec le complexe et hypnotique "Carry me to safety" qui est une réflexion sur la vie et sur le fait d’être un groupe. Sur tous les titres, la voix de Jonas Bjerre s’accorde parfaitement avec les différents styles musicaux explorés par les danois.

Album concept, Visuals est un album à la fois nostalgique et contemporain, qui regarde en arrière tout en avançant résolument vers l’avant. Apres 20 ans de carrière, il représente le début d’un nouveau chapitre mais aussi une empreinte indélébile de ce que laissera le groupe derrière lui.