Monologue dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Victor Hugo interprété par William Mesguich dans une mise en scène de François Bourcier.
Seul dans sa cellule au lendemain de son procès, celui que le tribunal a condamné à mort laisse son cerveau vagabonder et tâche d’écrire ses dernières pensées. A mesure qu’il s’approche de la fin, sa dernière journée lui fait apparaître, comme des hallucinations, des moments passés et imaginaires qui se mélangent. Roman publié d’abord anonymement en 1829 et revendiqué trois ans plus tard lorsqu’il fut sûr que sa pensée avait été comprise, "Le Dernier Jour d’un Condamné" est le plaidoyer de Victor Hugo pour l’abolition de la peine de mort. Adapté par François Bourcier et David Lesné, le texte resserré le rend dynamique et colle au plus-près des derniers instants de celui qui voit et respire encore, tout en se sentant frôler par les ailes de la mort.
William Mesguich, à la présence magnétique, parvient dans un jeu plutôt contenu, dans l’espace restreint d’un carré de quelques mètres, à restituer toute l’évolution des pensées de ce personnage (dont on ne sait quasiment rien sinon qu’il a une petite fille) et montre une impressionnante métamorphose. La mise en scène de François Bourcier, aux effets volontairement appuyés, créé avec l’aide de la scénographie et des lumières magnifiques une ambiance onirique, dominée par une musique et une lumière un peu trop répétitives cependant. A moins que l’on considère que cela corresponde aux idées ressassées par le condamné… Toujours est-il que William Mesguich livre une nouvelle fois une éclatante prestation entièrement au service d’un auteur et d’un texte, qu’il donne à entendre avec beaucoup de passion et de générosité. Un texte d’une force inouïe en forme de réquisitoire auquel le court extrait final d’un discours de Robert Badinter demandant la suppression de la peine capitale en 1981, donne toute sa valeur universelle. |