
Après une première journée plutôt bien gérée, me voici reparti dans les rue d’Orléans avec deux ou trois noms en tête et l’envie de filer au hasard. Je démarre la journée un peu tard avec Lex de Kalhex.
Lex de Kalhex
Le hip-hop du beatmaker de Kalhex est doux et fin. Si le set semble démarrer avec un peu d’hésitation, on est rapidement happé par les histoires dépourvues de mots que Lex nous conte. On s’imprègne des atmosphères cool, des sonorités jazz et des beats lourds et élégants, on sent sa tête partir au tempo et on ferme les yeux.

Bantam Lyons
Je file avant la fin pour voir la deuxième partie du prochain concert : Bantam Lyons. Cette fois c’est moi qui ai du mal à démarrer : c’est toujours difficile de prendre un concert en cours de route. Comme les BRNS la veille, le quatuor brestois s’est positionné en arc de cercle. Mais là, la voix lead est assurée par le guitariste placé côté cour, que l’on ne voit donc que de profil. Mon côté old school aime être caressé dans le sens du poil et ne pas voir le chanteur dans les yeux ne m’aide pas à rentrer dans le concert. Je pense avoir apprécié leur pop-rock mélancolique et torturée, mais je resterai sur la sensation d’un rendez-vous raté. J’espère avoir l’occasion de les revoir.

Mario Batkovic
Je fais l’impasse sur The Psychotic Monks – et je ne tarderai pas à le regretter – pour aller écouter l’accordéoniste Mario Batkovic. Je précise : je regrette de ne pas avoir vu The Psychotic Monks, mais je ne regrette pas d’avoir vu Marios Batkovic. La salle est superbe (salle de l’institut au conservatoire d’Orléans) et pleine, ce qui ne gâche rien. Lumière sobre et sombre jouant sur les contre-jours, et dès les premières notes, c’est un accordéon profond et lumineux qui se fait entendre. La composition est résolument moderne, dynamique et le résultat beau et énergique emporte largement l’adhésion du public, et la mienne par la même occasion. Cette fois encore, je pars avant la fin car je veux voir OMNI.

OMNI
Le trio originaire d’Atlanta présente un rock sobre et efficace malgré des morceaux parfois trop déstructurés, manquant de refrains qui restent dans la tête. La formation est classique, guitare /basse / batterie et le son rock tantôt british, tantôt américain. Leurs mises en places sont néanmoins excellentes et certains titres ont une nonchalance très classe qui fait oublier le côté un peu linéaire de ce concert.
Le guitariste bouge à peu près autant que le mime qui fait Toutankhamon dans les rues de Paris, mais son jeu vient compléter celui, tout aussi technique, du bassiste (également chanteur du groupe). Malgré tout il manque quelque chose pour que leur côté désinvolte n’ai pas l’air de rien.
Rival Consoles
Après cette première partie de soirée, j’avise un foodtruck où je commande des raviolis coréens excellents que je vais grignoter en écoutant (distraitement, j’avoue) Rival Consoles. Le musicien anglais livre une électro riche et personnelle à laquelle le public semble bien réagir. Je ne suis que de passage car j’ai prévu d’aller voir un autre concert qui démarre dans 5 minutes. J’irai en voir plus sur le net.

Rubin Steiner
J’ai rendez-vous avec Rubin Steiner, et je ne suis visiblement pas le seul. Un longue queue s’est formée devant le Centre Chorégraphique National d’Orléans. Je ne dois mon salut qu’au pass media qui se balance à mon cou. Il faut dire que le spectacle solo avec projection promet d’être beau.
Promesse tenue. A chaque fois que j’ai l’impression que ça devient lassant, Rubin Steiner me surprend. Il semble être une sorte de chaman qui s’amuserait à prendre ses adeptes à contre-pied juste pour rigoler. Le son est vraiment bon et juste au bon niveau pour que l’on en profite à fond sans avoir besoin de mettre des bouchons d’oreille. C’est malheureusement bien trop rare de nos jours et j’ai vraiment adoré pouvoir écouter une heure complète d’électro chaude et puissante sans avoir à déséquilibrer le son avec ces horribles bouts de caoutchouc qui dénaturent le travail des musiciens.
Je referme cette parenthèse sponsorisée par le ministère de la santé et celui la culture. Rubin Steiner m’a vraiment fait vivre un moment de grâce, au carrefour entre musique narrative, constructions futuristes, roman d’anticipation et incendie sur le dancefloor. Un spectacle parfaitement maîtrisé.
C_C
A peine sorti, j’entends au loin les premières notes du concert de C_C qui aurait dû commencer dans 30 minutes. J’espérais voir un bout du concert de Fews, mais il me faut faire un choix. Je file écouter Carl Cock dont l’univers m’avait séduit sur le net. Esprit de chercheur plus proche de Géo Trouvetout que de l’INRA, expérimentateur de son, on se demande parfois si ce laborantin de l’extrême est vraiment maître de sa créature. Et c’est bien ce qui est fascinant. C_C donne la parole à ses machines qui en profitent largement. On danse dans la cour du 108, avec pour seule lumière les lasers qui rebondissent sur les bâtiments.
Clap de fin en ce qui me concerne. Il reste encore un concert et demi, mais il est temps que j’aille coucher toutes ses bonnes vibrations sur l’ordi. Un grand merci à toutes les équipes du Hop Pop Hop pour cette superbe programmation… et à l’année prochaine ! |