Peter
Astor, une figure mythique parmi tant d'autre de la pop anglaise en
générale et du label Creation en particulier. Qui a pu oublier
les Loft et ensuite les Weather Prophets et encore moins sa
brillante et courte carrière en solo.
Brillante... mais plutôt d'un succès d'estime que commercial et
c'est ainsi que nous n'avons plus, depuis God and other stories en
1993, de nouvelle de la carrière solo de Peter Astor.
C'est en 1997 qu'il réapparait donc déguisé en Wisdom
of Harry pour nous livrer des titres très différents
de son travail que l'on connaissait de lui sur les deux premiers albums du groupe,
bardés d'électronique et d'expérimentation sonore.
Finies les mélodies propres sur elles, les arrangements tirés
au cordeau et les paroles d'amoureux transis ou/et largué. Ne reste plus
de Peter Astor que cette voix si particulière tellement caractéristique
du bonhomme et de la pop anglaise. Sur Torch Division, le troisième et nouvel
album de Wisdom of Harry, Peter Astor semble amorcer un retour aux sources.
On retrouve, de ci et de là, la voix chaude et douce du bonhomme posée
sur des mélodies plus pop et dans lesquelles la guitare reprend le dessus
sur les effets électroniques ("Crash helmet" ou "Neon
suit"). Mais ce disque reste néanmoins construit autour d'expérimentations
rock plutôt que de mélodies sucrées et si les guitares reviennent
elles sont beaucoup plus rock que pop.
Ainsi sur "Tangled Man" les guitares gorgées d'effet
accompagnent des paroles psalmodiées plutôt que chantées
et cela se poursuit sur "Sports Boy" qui donne une couleur
au disque très rock américain (on pense à Yo la tengo).
"Joe the Astronaut" et son ambiance glauque (ou comment
faire montre de son talent vocal quand on à une réputation de
chanteur pop guimauve) fait penser à Nick Cave et surtout à
Hugo Race dont le nouvel album est récemment.
Peter Astor revient donc, et avec succès, grâce à ce nouveau
disque. Sa carrière solo digérée, il opère petit
à petit un retour vers la pop claire dont il a le secret et cesse de
se cacher derrière les bidouillages électroniques. Même
si moins de la moitié des titres tendent vers des mélodies pop,
les conpositions sont plus évidentes que sur les 2 premiers albums et
Torch Division est sans doute l'album le plus accessible et le meilleur de Peter
Astor depuis... 10 ans !
Amateurs de pop anglaise, de rock américain et de bricolage en tout genre
ne boudez pas votre plaisir et foncez l'acheter! |