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Centre Pompidou  (Paris)  Du 25 mai au 8 août 2005

Les peintres du 20 ème siècle, Matisse, Picasso, Derain et de Vlaminck, à la recherche de nouvelles formes, découvrent "l'Art Nègre" à travers les objets, notamment les masques, rapportés par les explorateurs et colons, qui devint à la mode alors que simultanément intervenait un génocide culturel des sociétés colonisées.

L'apport de l'art africain, par son expressionnisme primitif et sa puissante stylisation, est indéniable pour l'avant garde artistique des années folles qui constituât aussi un vecteur de connaissance de l'art africain. Il faudra néanmoins attendre 1966 pour que le premier festival mondial des Arts Nègres de Dakar montre que l'art africain ne se limitait pas au primitivisme.

Ces dernières années, de nombreux événements ont de Paris l'une des capitales mondiales de l'Art Tribal et, 15 ans après l'exposition "Les magiciens de la terre" qui proposait un état des lieux notamment de l'art populaire africain, le Centre Pompidou présente pour la première fois en France une exposition majeure consacrée à l'art contemporain africain structurée autour d'une triple thématique duelle : identité et histoire, corps et esprit et ville et terre.

A titre liminaire, il y a lieu de préciser qu'elle présente tous les aspects de la création contemporaine d'artistes originaires du continent africain, du Maghreb à l'Afrique du Sud, de générations différentes et qui ne vivent pas tous en Afrique.

Elle permet donc de faire un large tour d'horizon sur l'art "africain" contemporain et de s'interroger sur l'existence de la notion d'africanité.

Le trait dominant de cette exposition est la diversité. Le choix des pièces exposées témoigne d'un extrême foisonnement créatif : tous les aspects de la création contemporaine sont représentés, de la peinture à la vidéo en passant par des compositions en 3 dimensions, tous les styles également, du figuratif à l'abstrait.

Cela combiné à la thématique affichée permet une visite à plusieurs entrées selon la sensibilité du visiteur et suscite également sa réflexion notamment sur l'existence d'une africanité, qui serait atavique, des artistes, tous nés en Afrique, et qu'ils soient restés dans leur pays pour lequel l'art n'est pas une priorité ou qu'ils appartiennent aux diasporas émigrées et ont atteint un statut de vedettes de l'art contemporain international.

Une première constatation : l'art contemporain africain s'est dégagé du primitivisme et ce qui en reste a été complètement détourné. Point de masques, si ce n'est les faces androïdes des jerricans érigés en Totem par Romuald Hazoumé, peu de statuaire exceptés les petites figurines humoristiques ("Trying to get assistance through a cellular phone" ou "Old Katenbo et Mc Chiken") de Georges Lilanga.

 

 

Ensuite, on peut percevoir que les artistes du Maghreb sont encore fortement imprégnés du post-colonialisme avec la vidéo "Mother, Father and I" de Zineb Zedira sur la guerre d'Algérie, les photos de classe d'Hidam Benohoud ou la composition "Niquer la mort" de Mohamed El Baz et que les difficultés de l'immigration sont encore très actuelles pour les nouvelles générations (montage photos "Money&Matter" de Fatimah Tuggar).

Pour l'Afrique trans-saharienne, le post-colonialisme semble appartenir à un passé traité sous forme détournée, quasi humoristique. Le métissage, s'il génère une quête identitaire, est également source d'ouverture et d'acquis.

Ainsi, avec "Victorian Philantropist's parlour", Ynka Sonibaré nous ouvre les portes d'un incroyable salon kitsch aux meubles victoriens tapissés de tissus africains alors que Wim Botha nous entraîne dans un intérieur afrikaner totalement épuré.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cela étant, si cet art conserve une caractéristique historique (Les carnets de notes de Frédéric Bruly Bouabré, Les baillonnés de Marlène Dumas, La salle de larmes de Bili Bidjocka), les oeuvres exposées sont révélatrices d'une conscience ethnique et politique résolument tournée vers l'avenir.

Ce qui ne masque pas son caractère engagé, qu'il passe par la dénonciation de la guerre Parodie du folklore américain Aimé Ntakiyica, Great american nude de Hassan Musa et le désir de paix avec les sculptures de Gonçalo Mabunda faites à partir d'armes.

Même si la terre reste très présente, avec la Dérive statique (Burn out country) et Down by the river d'Ingrid Mwangi ou le Triptyque des villes de Rodney Place, l'art contemporain africain est essentiellement urbain.

Le détournement des capsules de bouteilles (Sasa de El Anatsui), de cartons d'emballage (Barthélémy Toguo), de déchets divers (Waiting for bus de Dilomprizulike) ou de matériaux (Townshipwall N1°0 d'Antonio Ole), amène à s'interroger sur le recyclage, propre aux pays du Tiers Monde, à ce continent qui après avoir vu ses richesses humaines et ses ressources exploitées est devenu la poubelle de l'Occident.

Comme l'atteste sa peinture, du figuratif de Chéri Samba à l'abstraction de Julie Mehrutu en passant par Kwesi Owusu Ankomah et son Mouvement N°10 à la Haring, les artistes d'origine africaine sont résolument tourné vers le 3ème millénaire.

Tourné vers l'avenir, le continent africain est enfin monté dans le bus...

 

"Chaque culture reste authentique en s'enrichissant au contact des autres." Claude Levi-Strauss

"Il en existe une dès l'instant que les Africains ne sculptent pas comme les non-Africains. Mais cette africanité s'arrête là, car notre souhait est de nous insérer dans l'art contemporain universel." Ousmane Sow

Crédits photos : Thomy Keat ( site officiel)
avec l'aimable utorisation du CNAC.


MM         
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