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puce Ciné en Bref - Tout nous sépare - Prendre le large
    octobre - novembre 2017

Il est assez rare de découvrir le même jour de sortie, deux productions aussi réussies. Mais n’y voyez pas un simple hasard du calendrier. Ce ne peut être une totale et fortuite surprise lorsque l’on se penche sur le passé cinématographique de leurs réalisateurs.

Ce qui émeut sans doute davantage, est de constater - même si la formule semble galvaudée - que l’un comme l’autre signent au même moment le film de la maturité. Amusante aussi, leur volonté commune de jouer avec l’ombre et la lumière.

Le premier - "Prendre le large" - aurait pu se vautrer dans un réalisme social à faire pleurer les amateurs de Zola ou de documentaires plombants. L’issue de son film sera pourtant heureuse, en dépit des obstacles qui se dressent nécessairement quand on décide de faire prendre un tel virage à sa vie.

"Tout nous sépare", le second s’annonce, sur le papier, comme un polar comme les meilleurs auteurs américains des années 50 savaient distiller, dans la brume des Camel sans filtre et l’odeur âcre d’un mauvais whisky. Il s’en dégage pourtant la lumière d’une rencontre inattendue, d’un espoir qui ferait presque oublier les malheurs et la violence assassine.

PRENDRE LE LARGE
Réalisé par Gaël Morel. France. Drame. 1h43 (Sortie le 8 novembre 2017). Avec Sandrine Bonnaire, Mouna Fettou, Kamal El Amri, Ilian Bergala, Farida Ouchani, Nisrine Rad et Lubna Azabal.

Gaël Morel fut bien inspiré de confier le rôle titre de "Prendre le large" à Sandrine Bonnaire. Une actrice au sourire désarmant d’une enfant éternelle, capable de vibrer au son de la mobylette sur laquelle elle fuit la solitude et les déceptions.

Edith refuse d’expérimenter le chômage. Elle, si solitaire parce qu’on l’a oubliée. Esseulée parce que son fils est parti, parce qu’elle ne croit plus en une quelconque solidarité de classe. Alors pourquoi ne pas tenter l’impossible en dépit des contraintes, des dangers ? Pourquoi ne pas s’inventer un futur quand le passé a fini de s’écouler entre vos doigts pour ne plus rien y laisser ?

Cette aventure - c’en est une au sens le plus romanesque du terme - nous rappelle une autre fuite en avant, une autre histoire d’amitié. 30 ans plus tôt, "Bagdad café" contait aussi un exil salvateur, dressant le portrait de femmes fières et dignes, courageuses, refusant de baisser la tête.

"Prendre le large" quand on atteint la croisée des chemins, contraint au deuil des liens qui ne sont plus ou ne pourront plus être les mêmes, pour refuser la peur et donner sa confiance à des inconnus. Edith achève elle-même de couper les cordes qui l’attachaient à un quotidien vidé de son sens.

Ce film vous donnera l’occasion de respirer, de respirer vraiment. Empreint d’une bonne dose d’humour, le tandem Morel-Bonnaire dit la gravité tout en lui préfèrant la profondeur. 

Avec grandes finesse, justesse, délicatesse, le réalisateur tient sa caméra à la bonne distance, d’une DRH qui pour une fois n’est pas croquée comme un cerbère caricatural, d’une hôte marocaine pas tout sucre tout miel, d’un fils homo ni ange ni victime.

Gaël Morel ne tait pas l’universalité des combats, en particulier celui des conditions de travail en milieu industriel. Il les transcende. L’essence même de la démarche créative ne tient-elle pas en la capacité de nous faire faire le pas de côté pour porter sur le monde un regard un peu plus... moderne ?


TOUT NOUS SEPARE
Réalisé par Thierry Klifa. France. Drame/Thriller. 1h38 (Sortie le 8 novembre 2017). Avec Catherine Deneuve, Diane Kruger, Nekfeu, Nicolas Duvauchelle, Sébastien Houban, Michaël Cohen, Olivier Loustau, Brigitte Sy, Julia Faure et Elizabeth Mazev.

Atout majeur des scénarios de Thierry Klifa, son talent à donner une véritable épaisseur à ses personnages. Rares sont les réalisateurs avec un tel soucis de nourrir les acteurs du matériau qui donnera corps et âme à ceux qu’ils incarneront.

Dans ce qui est dit comme dans ce qui est tu. Le spectateur restera à l’affut de ce qu’il faut entrevoir, dans les silences et les secrets autant que dans le verbe et dans la chair.

"Tout nous sépare" ne fait pas exception à la règle. Loin de reléguer l’histoire elle-même au second plan, cette dernière réalisation en fait un prétexte pour montrer autre chose qu’une inexorable descente aux enfers de jeunes gens piégés par le désœuvrement et l’argent facile.

Certes les 4 personnages principaux se trouvent emportés dans la tourmente de la drogue, chacun pour des raisons différentes. Mais étonnamment, ils trouveront dans l’épreuve, l’occasion inespérée de se révéler à eux-mêmes, quel que soit le prix qu’ils devront en payer. 

La rencontre entre Catherine Deneuve et Nekfeu comme celle de Louise avec Ben, donnent un souffle inattendu au développement narratif. Une mère reste une mère, quoi qu’il advienne.

Prête à tout pour sauver une fille dépressive se raccrochant à des branches toujours plus addictives. Et pour sauver son maître-chanteur, lui aussi au désespoir d’une vie nouvelle, où l’amour d’un enfant balayerait un passé de petite frappe qui n’en est pas une.

Un thriller à la photographie sublime qui, dans ses tonalités, rappelle tantôt Winding Refn, tantôt Bertolucci.

Vents d’Orage est allé à la rencontre de Thierry Klifa pour qu’il vous dise sa passion des comédiens, des personnages de ses fictions et en définitive, sa passion pour les êtres humains .

Interview de Thierry Klifa :

 

 

 

Vents d'Orage

 

        
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Du côté de la musique:

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"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
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Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

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"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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Lecture avec :

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"Mirror bay" de Catriona Ward
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