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International Visual Théâtre  (Paris)  novembre 2017

Spectacle musical interprété par Emmanuelle Laborit accompagnée par le Delano Orchestra dans une mise en scène de Johanny Bert.

Tout militant de la "différence", on le sait, ne se bat pas pour rejoindre une impossible et introuvable "normalité", mais lutte pour qu'une fois avoir trouvé sa place dans la société, il ne suscite plus que son indifférence.

En créant avec "Dévaste-moi", un spectacle musical chansigne, destiné autant aux sourds qu'aux entendants, aux locuteurs de la langue des signes autant qu'aux francophones, Emmanuelle Laborit, accompagnée de son groupe, The Delano Orchestra, poursuit le long chemin de la communauté des sourds pour être reconnue en tant que communauté à part entière.

Elle a déjà gagné une grande partie du combat puisqu'à l'issue de son spectacle, personne n'osera encore utiliser, voire prononcer, le mot "handicapé" pour la désigner.

Bien entendu, elle doit encore faire preuve de didactisme pour expliquer à une partie du public, pas encore habitué aux codes du chansigne, d'où elle vient, ce qu'elle veut dire et comment elle va l'exprimer. Mais cela ne fournit qu'une partie de "Dévaste-moi" qui doit être regardé avant tout comme un spectacle musical total.

Emmanuelle Laborit, aidée pour la mise en scène par Johnany Bert et pour les chorégraphies par Yan Raballand, cherche - et trouve - les clés pour bousculer les frontières du chansigne, du théâtre et du music-hall. La synthèse qu'elle opère est réussie parce que le spectateur oubliera vite la forme pour ne voir que le fond : un spectacle où une femme clame haut et fort ce que la féminité veut dire.

Les chansons qu'elle interprète sont un parcours ironiquement, mais fermement, féministe. De Carmen à Anne Sylvestre, de Brigitte Fontaine à Amy Winehouse, en passant par "Jolie môme" de Léo Ferré ou "Madame rêve" de Bashung, c'est à la fois un hymne aux femmes et une revendication fière et malicieuse de toutes ses incarnations.

Souvent tout en noir, avec des hauts talons rouge couleur de ses lèvres carminées, Emmanuelle sait s'affranchir de ses propres codes pour devenir... Emmanuelle ou Beyoncé.

"Dévaste-moi" est plein de surprises, à commencer par sa manière très subtile de jouer avec les "sous-titres", la voix-off et le chansigne. Pareillement, les gestes-mots se transforment en gestes-danse, démontrant combien la langue des signes peut communiquer avec le corps, ce que ne saura jamais faire la langue parlée.

Emmanuelle Laborit ne rend pas simplement hommage aux grandes dames de la chanson. Elle porte en elle la même qualité d'émotions que ses modèles. Ainsi, son interprétation de "Non, tu n'as pas de nom" d'Anne Sylvestre, donnera le frisson, sa relecture de "Madame rêve" d'Alain Bashung aussi.

"Dévaste-moi" est un spectacle originel qui marque une date : celle où Emmanuelle Laborit a donné au chansigne une vraie place dans la chanson française. Une place qui ne pourra que s'épanouir et convaincre tous les publics.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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