Nat "King" Cole & Me
(Decca Records / Universal Music) octobre 2017
"Nat King Cole incarnait le style, l’éloquence, le talent, la beauté et la grâce. Qu’un homme noir représente tout ça était la meilleure réponse à ceux qui dans le pays déclaraient les noirs inférieurs. Avec un homme pareil, ça ne pouvait tout simplement pas être vrai. Et cela nous rendait fiers. Je n’étais même pas né quand il est mort, mais je ressens toujours cette fierté" Gregory Porter
L'affection de Gregory Porter pour la musique de Nat King Cole n’est plus un secret depuis longtemps. Découvert grâce à sa mère alors qu’il n’a que cinq ans, l’œuvre de Nat King Cole parcourt toute la vie du chanteur Américain (encore tout jeune Hubert Laws l’avait choisi pour interpréter "Smile" dans son album Hubert Laws Remembers the Unforgettable Nat "King" Cole en 1998, en 2004, il écrit et tient le rôle-titre de la comédie musicale Nat King Cole and Me…).
Rien de surprenant alors qu’il lui consacre cet album. Et rien d’étonnant non plus que ce disque soit une véritable réussite ! On se love avec énormément de plaisir dans cette musique toute en belles rondeurs, aux orchestrations amples et luxueuses de Vince Mendoza, rappelant celles de Nelson Riddle l’arrangeur historique de Frank Sinatra (auquel Porter empreinte de nombreuses inflexions vocales), jouées avec le London Studio Orchestra et un groupe composé du pianiste Christian Sands, du trompettiste Terence Blanchard, du bassiste Reuben Rogers et du batteur Ulysses Owens.
Bien sûr, le répertoire de Nat King Cole va comme un gant à Gregory Porter mais l’interprétation est pleine de de générosité, de finesse et de swing. La voix du chanteur est de velours, de miel, elle est puissante (sans en rajouter) et elle donne vie à chaque chanson. Les orchestrations aux milles couleurs de Vince Mendoza vont de la luxuriance comme dans "Mona Lisa", "Smile", "Qizas, Quizas, Quizas", "L-o-v-e"… aux plus sombres et tourmentés "Miss Otis Regrets", "Nature Boy" ou "When Love was King", "The Lonely One", "I wonder Who My Daddy Is"…
Ce disque pourrait être le pendant lumineux, délicat et onctueux du plus sombre mais tout aussi beau Shadows, Songs of Nat King Cole d’Hugh Coltman. Un disque d’une classe gigantesque.
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