La musique aérienne n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle montre ses failles. Celle de Manolo Redondo qu’elle flirte avec le folk, la pop, une sorte de musique world (si tant est que ce mot signifie encore quelque chose…) ou encore le psychédélisme est toujours sophistiquée, plus contemplative et songeuse que bavarde. Surtout elle n’hésite jamais à montrer ses penchants plus sombres, plus mélancoliques ajoutant du sel à son écriture, de l’acidité dans ses mélodies.
Une musique forgée par les diverses rencontres humaines faites par Manolo Dedondo, qui seront comme de la glaise, matière première qui lui permettra de façonner ses propres chansons. Lui qui nous avait déjà ravi avec A Drop About To Drown continue avec ce Helmet On où il se montre capable de groover la tête dans les nuages, mariant rythmique dansante ("Stains Remain" et lignes mélodiques rayonnantes (voire planantes dans "Bigger Blow" ou "Winter Garden") où tout semble parfois se mélanger dans une atmosphère ouatée.
De ce disque, on regrettera juste le chant en français pour des titres ampoulés (hormis les subtiles "Des Incas et des Khmers" et "Conquête Spaciale"). Il y a de la place entre Nick Drake et The National (et Bowie, fantôme qui traverse une grande partie du disque), dans cette élégance noire Manolo Redondo commence à trouver la sienne en tout cas.
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