Réalisé par Edoardo Maria Falcone. Italie. Comédie. 1h27 (Sortie le 29 novembre 2017). Avec Marco Giallini, Alessandro Gassman, Laura Morante, Ilaria Spada, Edoardo Pesce, Enrico Oetiker, Carlo Luca de Ruggieri et Giuseppina Cervizzi.
Avec son premier long métrage, "Tout mais pas ça", Edoardo Maria Falcone, surtout connu comme scénariste, a fait mouche.
Comme toujours, quand on est face à une comédie transalpine réussie, se profile d'entrée la comparaison avec l'âge d'or de la comédie italienne.
Si la présence d'un Gassman pourrait accréditer une certaine parenté, il faut arrêter tout de suite la comparaison. Ici, on est face à un pur divertissement ne cherchant pas à plonger au cœur de la société italienne, encore moins dans sa composante populaire.
Tout juste pourra-t-on découvrir qu'il y a un "re-frémissement" pour la religion catholique chez les jeunes de la bourgeoisie urbaine. Encore faut-il tempérer la dimension sociologique, puisque cette foi nouvelle est suscitée par le très charismatique Alessandro Gassman, élégant barbu en tenue de clergyman moderne, plus prêcheur protestant que curé catho.
"Tout mais pas ça" d'Edoardo Maria Falcone a pour centre la famille d'un grand chirurgien un peu tyrannique - et totalement déchristianisé - qui, selon les règles de la comédie, va voir tout son petit monde s'effondrer. Tout commence par ce qui donne son titre au film : le "coming-out" de son fils.
La famille - encore uni- s'attend à la classique révélation de son homosexualité. Comme elle est forcément tolérante (elle convie même la domestique philippine à l'annonce de la grande nouvelle), il n'y a pas de problème... Sauf que l'aveu attendu n'est pas celui qu'on espérait.
Nombreux doivent être ceux qui ont déjà compris ce que le fils va dire, mais on laissera la surprise aux autres. Toujours est-il que cela va conduire au joli face à face entre Marco Giallini et Alessandro Gassman.
On verra qu'on est vraiment loin du temps de l'affrontement entre le matérialisme dialectique incarné par Peppone et le catholicisme militant personnifié par Don Camillo.
Ce qui fonctionne très bien, outre tous les ingrédients d'une bonne comédie familiale bourgeoise genre "Une famille formidable", c'est la belle relation qui s'établit entre les deux personnages et les discussions "en métaphysique facile" et en "transcendance pour les nuls" qui les opposent d'abord et finissent par les unir ensuite.
On comprend parfaitement l'irrésistible succès du film de l'autre côté des Alpes : le charisme des deux acteurs principaux (sans oublier la présence toujours magique de Laure Morante) permet aux Italiens de retrouver les débats de leur enfance nourrie au biberon papal.
Feel good comédie et gentille réflexion sur le sens de la vie, "Tout mais pas ça" d'Edoardo Maria Falcone devrait séduire les Français, qui, comme disait l'autre, sont des "Italiens de mauvaise humeur", à qui il faut justement ce genre de films pour esquisser enfin un large sourire. |