Ensemble Contraste & Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Besame Mucho
(Mis) octobre 2017
"J’en ai marre que tout le monde me dise que ma musique n’est pas du tango. Je leur dis que, bon, s’ils veulent, ma musique est celle de Buenos Aires. Mais la musique de Buenos Aires, comment l’appelle-t-on ? Tango. Alors, ma musique est tango." Astor Piazzolla.
Besame mucho… Embrasse-moi beaucoup. Tout un programme pour un disque qui met à mal la fameuse expression : qui trop embrasse mal étreint. Parce que ce Besame Mucho, disque de Tango au sens large, qui revisite Piazolla, Cole Porter, Carlos Gardel ou Villoldo est un vrai petit bijou.
Après le succès du spectacle Classic Tango et de Café 1930 (sorti chez Zig Zag Territoires), l’Ensemble Contraste (Arnaud Thorette (violon), Stéphane Logerot (contrebasse), Jean-Luc Votano (clarinette), Raphaël Imbert (saxophone), Jean-Luc Di Fraya (batterie), Johan Farjot (piano & direction)) s’associe avec la chanteuse Noëmi Waysfeld et l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et poursuit le voyage musical à la rencontre de ces musiques brassées, sensuelles et rythmées : tango, milonga, bossa, habanera, aux multiples influences : jazz, improvisation, chanson…
"Libertango" placé au départ est un jeu de mirada et de cabeceo et le reste des morceaux est une invitation au voyage et à la danse. Les musiciens nous prennent par la main et nous entraînent dans une danse effrénée où tourbillonne souffle lyrique, désir, passion, fougue, énergie, fièvre. Le tango est un art ouvert, avec une histoire, une tradition, des codes, mais un art ouvert et continuellement en mutation et si le tango est une danse de relation, sa musique l’est tout autant.
Dans ce disque l’Ensemble Contraste montre cette relation, toute son envie de liberté, d’ouverture aux différentes esthétiques (jazz, musiques du monde, musiques improvisées, pop, musique classique…) et le rapprochement entre les musiques savantes et populaires qui est au centre de sa problématique. Parfaite représentation de ce Besame Mucho, le superbe "Oblivion" placé au centre de ce disque, comme son climax, où l’on retrouve la science de l’orchestration et des arrangements de Johan Farjot, des musiciens virtuoses (ah ce passage du thème d’instrument à instrument), l’exaltation, ferveur et tension dramatique.
# 15 septembre 2024 : Après la culture physique, retour de la culture tout court
Plus de jeux olympiques, plus de vacances, c'est belle et bien la rentrée sur Froggy et voici sans plus attendre le sommaire ! Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.