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Juan Sebastian Mesa  décembre 2017

Réalisé par Juan Sebastian Mesa. Cplombie. Drame. 1h24 (Sortie le 6 décembre 2017). Avec Esteban Alcaraz, Maria Camilla Castrillón, Maria Angélica Puerta et Alejandro Pérez Ceferino.

Bien trop rares sur nos écrans, les films colombiens se sont invités cette année dans les salles de cinéma français : lAannée France-Colombie, ensemble de manifestations culturelles sur tout le territoire, s’achève bientôt.

Mais le cinéma colombien ne s’effacera pas de sitôt : le 6 décembre 2017 sort "Los Nadie", film prometteur d’un jeune réalisateur colombien, Juan Sebastián Mesa, présenté à l’ouverture du cycle consacré au cinéma colombien, toutes périodes confondues, à la Cinémathèque française.

Assis sur le bord des routes ou perchés sur les escaliers, tous ont le visage tendu vers l’horizon. Les jeunes habitants de Medellin attendent. Ils regardent les voitures passer, les gens qui vont et viennent, la ville qui s’éveille et s’endort. Toujours en mouvement, et pourtant si monotone.

Dans le noir et blanc d’un quotidien sans perspective d’avenir, cinq adolescents projettent de partir. C’est si simple, au fond. Sortir de la ville, dépasser les frontières pour s’enfoncer dans des terres inconnues, pour sillonner des routes, qui, enfin, mèneraient quelque part.

En attendant, ils expriment leur rage et leur doute. Entre paradis artificiels et manifestes artistiques (graffs sur les murs, tatouages dans le cou), ils se frottent à cette ville où ils étouffent.

Les personnages ne se revendiquent pas comme des révolutionnaires, mais portent en eux une vitalité subversive, qui éclate lors des concerts punk. Ils sont les témoins amusés de ce monde où l’on chasse le démon à coup de prières collectives tandis que les destins peuvent basculer d’un coup, à la merci d’une bonne ou d’une mauvaise rencontre.

La description d’une jeunesse, partagée entre ennui et rage de vivre, n’est certes pas inédite. On en voit souvent, de ces jeunes gens en quête d’émancipation, cherchant à se séparer de leur famille pour devenir adulte, trouvant dans l’art et l’amitié les remèdes au mal qui les ronge. Ce premier film n’échappe pas non plus à certains effets de caméra un peu faciles.

Les personnages sont croqués en quelques traits avec efficacité : la jeune fille romantique, dans une famille déséquilibrée, la petite amoureuse, forcée de cohabiter avec tante et cousine bigote, le garçon qui voudrait aider sa mère, sans savoir comment, le musicien amateur de drogues… autant de types qui, pourtant, fonctionnent et émeuvent.

Mais on en retiendra surtout cette Medellin toute en hauteur, magnifique et impitoyable. Souvent réfugiés sur les hauteurs, les cinq héros contemplent ce lieu qui s’étend à leur pied, tandis que le ciel est barré par les fils électriques. Ils descendent et remontent avec peine les versants escarpés de la montagne où s’agglutinent les maisons de fortune, mélanges imparfaits de tôle et de béton froid.

Là, la peur est omniprésente : les claquements des feux d’artifice sont soudain remplacés par des tirs de pistolet, la révolte gronde dans les universités où l’on jette des lacrymos, les rues sont gouvernées par des caïds à la détente facile.

Cette ville, c’est un cirque un ciel ouvert où les jeunes gens sont tous des artistes. Prestidigitateurs, cracheurs de feu, clowns, poètes se rencontrent dans le théâtre urbain ; tous ont dans leur poche un diabolo ou des crayons.

Ils jonglent pour quelques pièces devant les voitures qui attendent au feu rouge, suspendant un moment le temps du bout de leurs quilles virevoltantes. Dans ces instants, la grâce est partout.

 

Anne Sivan         
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