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Interview  décembre 2017

Cette interview a bien failli ne pas voir le jour. En effet, la voix d’Hikiko avait décidé de lui fausser compagnie, et il a fallu de la patience avant qu’elle ne daigne revenir. C’est donc une Hikiko encore presque aphone qui s’est prêtée au jeu des questions réponses avec un enthousiasme non feint et un rire communicatif. Je m’incline donc bien bas et la remercie encore pour le temps qu’elle m’a accordé.

Pourriez-vous vous présenter, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Hikiko Mori : A la base, Bad Tripes est un projet de copines de lycée. Il y avait mon ancienne bassiste Tenia, qui faisait la basse et moi qui faisais, épouvantablement mal, de la guitare, mais c’était vraiment honteux et comme c’était vraiment honteux, j’ai décidé de me mettre au chant, et c’était encore plus honteux, mais comme nous avions un concept qui nous tenait assez à cœur, on s’est tout de même accrochées, on a écrit des chansons, elle composait et moi aussi.

En 2006, Seth nous a rejoint, parce qu’on lui faisait pitié et lui jouait dans des groupes, de métal, sérieux, amateurs mais qui ressemblaient à quelque chose et d’une part on lui faisait pitié et de l’autre il était touché par notre énergie. Il a commencé à composer, d’autres nous ont rejoint, c’était de moins en moins merdique, ça commençait à ressembler à quelque chose et en 2008, on s’est retrouvé avec une petite équipe, on répétait dans le sous-sol d’un des musiciens et nous avons enregistré notre premier album Phase Terminale, qui est sorti en 2009.

D’où vient ce nom ? (Un autre chroniqueur m’a demandé si c’était à la mode de Caen. On ne vous la fait pas trop souvent celle-là ?)

Hikiko Mori : On ne nous la fait pas si souvent que ça, c’est même moi qui la fait toute seule parce que j’ai un humour nul, d’ailleurs je salue bien bas le chroniqueur qui a un humour aussi nul que le mien. A la base on s’appelait, mais il y a très longtemps genre Redrum, comme dans Shining, le truc carrément cliché, on s’en foutait un peu du nom du groupe.

Quand j’étais plus jeune, il y avait une vidéaste-performeuse, qui s’appelait Lilly Bad Trip, une nana qui faisait des vidéos un peu trash de pseudo conseils féminins et ça partait en couilles et moi j’ai rajouté -es à la fin, pour donner un côté un peu gore, l’idée de tripes, on fait de la musique avec nos tripes et les autres ont dit : "ouais, ça va, c’est cool".

Dans l’esprit, cela m’a fait penser aux Garçons Bouchers…

Hikiko Mori : C’est vrai que c’est un groupe que j’ai énormément écouté. J’étais très fan, adolescente, des groupes de la Boucherie Production, à la base je suis une énorme fan des Tétines Noires, depuis que j’ai 14 ans, qui est une énorme influence, un côté franchouille que j’aime.

Vous avez choisi de chanter en français ? Vous pouvez nous expliquer pourquoi ?

Hikiko Mori : Alors, à la base, j’ai baissé avec les années mais j’étais quasi bilingue, mais ce n’est pas ça le problème. Mais déjà pour écrire une chanson, pousser un coup de gueule, on ne peut pas le sortir tel quel, il faut passer par l’écriture, disons de poésie, de chanson, qui déjà dénature notre pensée et passer par la traduction dénature encore plus. Et ça me saoulait.

Mais il n’y a pas que ça. Quand j’étais au lycée, j’avais plein de copains qui avaient des groupes et pardon les mecs, mais je trouvais ça ridicule de les voir chanter en anglais et souvent les textes c’était de la merde, des trucs très con, les mecs se prenaient pour des chevaliers et je leur disais : "vous chantez en anglais parce que vous avez honte de ce que vous faites, et vous ne voulez pas que les gens comprennent immédiatement".

Et moi à la base, j’assume la merde que j’écris. Je considérais que, pour un groupe Français qui chante du métal, on ne se ferait pour ainsi dire jamais connaître à l’étranger, alors autant être compréhensible de notre public. Accessoirement, je me dis, quand bien même, Rammstein chante en Allemand et tout le monde a l’air de trouver formidable et je ne trouve pas que le Français, certes pas la langue la plus musicale au monde, ni la plus évidente, mais pas disgracieuse et il y a pour moi, moyen de faire quelque chose de joli sans pour autant dénaturer ce que j’ai à dire.

Personnellement, j’ai adoré parce que c’est audible et c’est tout de suite dans la ligne que la pochette évoque.

Hikiko Mori : J’en suis ravie alors.

Comment se passe la composition au sein du groupe ?

Hikiko Mori : C’est Seth, notre guitariste, qui a fait que notre groupe a pu ressembler à quelque chose il y a une dizaine d’années. Pour le premier album, on mettait tous la main à la pâte, mais ça prend un temps fou, même si c’est très convivial…

A partir du deuxième album, il y a eu beaucoup de changements au niveau du line up, et Seth est un mec qui a énormément d’idées, capable de t’envoyer un message en pleine nuit en te disant : "je t’ai envoyé un mail avec des trucs que j’ai composés vite fait" et à chaque fois, ça le fait ! Comme il prend ça très à cœur, c’est le compositeur exclusif, et notre nouvelle bassiste Kami, qui est arrivée il y a un an, compose aussi un petit peu, va participer mais à 99% c’est Seth qui compose.

Moi généralement j’écoute ce qu’il fait et en fonction de l’atmosphère, de ce que m’évoque le morceau, parce que parfois quand tu écoutes de la musique, tu as des images en tête, et moi quand j’écoute j’ai des images qui me viennent en tête. Cela peut être festif, mélancolique, je résonne de manière un peu cinématographique, cela peut être démoniaque ou dramatique en noir et blanc.

Les textes sont très orientés sur les films d’horreurs. Par exemple, dans "Car nous sommes nombreux", j’ai trouvé une allusion à L’Exorciste…

Hikiko Mori : C’est exactement ça ! (ndlr : tu as vu lecteur, je deviens presque un bon chroniqueur….) A la base, je suis une très grande fan de films d’horreur, de nanard, de films fantastiques plus réussis ou de drame. Je suis une très grande fan de Dario Argento. C’est une influence récurrente et presque un peu banal dans le métal, du coup on s’est dit autant faire un hommage complètement assumé à cet univers là.

Pour "La Bouchère de Hanovre", j’ai senti un hommage à Delicatessen…

Hikiko Mori : Pour le clip, c’est totalement ça mais par contre, pour le texte ce n’était pas du tout ça. Même si j’adore le film. A la base ce qui m’a inspiré, c’est le film d’Ulli Lommel : La tendresse des Loups (ndlr : un film de 1973, ne me remercie pas) qui est un drame historique, sur Fritz Haarman, un tueur en série homosexuel qui, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, vendait au marché noir de la viande à faible tarif, mais qui s’est révélée être de la viande humaine, de jeunes hommes ou prostitués qu’il tuait en les rencontrant sur les quais d’une gare. C’était une sorte de vampire en fait. C’est un très beau film.

Dans "Elizabeth", tu dis : "en attendant la gloire, elle remet sa culotte / Quitte le producteur par la petite porte". C’est prémonitoire après tout ce qui est sorti. Qu’est-ce que tout cela t’inspire ?

Hikiko Mori : Personnellement, j’ai été relativement épargnée et je n’ai pas eu une vie atroce de ce côté là, même si j’ai eu énormément de problème avec les hommes quand j’étais plus jeune, notamment mes ex compagnons. Mais en tant que femme, c’est obligé d’être touchée par ça. Mais à la base, c’est l’histoire du Dalhia Noir qui m’a inspiré, cette pauvre fille qui rêvait de gloire et à qui il est arrivé la pire des choses qui puissent arriver.

Pour ce qui est des affaires qui sortent maintenant, tout a été dit et je n’ai rien à rajouter de pertinent. Le seul truc qui me fait rire un peu jaune, ce sont les gens qui disent : "ah mon Dieu, on ne savait pas !" Sans déconner. L’histoire est tellement clichée. Cela arrive dans des sphères professionnelles tellement moins glamour et beaucoup moins orientées cul que le cinéma.

Alors au début, j’avais une question plus légère, à savoir est-ce que deux mecs ce n’est pas un peu faible face à deux filles ?

Hikiko Mori : Ils nous trouvent super moches donc il n’y a pas de problème.

(Ils sont aveugles ou quoi ?)

Hikiko Mori : Blague à part, il n’y a aucun problème. L’ancienne bassiste était en couple avec Seth, notre guitariste, c’est d’ailleurs comme ça qu’il est entré dans le groupe. Par contre, c’est très compliqué un couple dans un groupe… Dans l’absolu, il n’y a aucun problème, même le fait que je me dénude ne pose aucun problème, il n’y a pas d’ambigüité.

Je me rappelle au début, on n’avait fait une interview radio et les gens intervenaient en direct, et un avait mis (on était 6 à l’époque) : "2 filles pour 4 mecs, ça doit vite tourner en partouse…" Je ne vais pas faire ma sucrée et je sais que les gens vont penser ça, mais je trouve ça complètement con et d’une on ne pense pas au sexe H24, de deux on a autre chose à foutre, de trois on ne plaît pas forcément.

Souvent l’homme est vu comme dominant…

Hikiko Mori : Nous n’avons pas de conflit lié au sexe, à notre genre, dans le groupe, mais plus liés aux influences musicales. Parfois il y a des influences que je trouve trop pop, ou des idées que j’ai qui sont trouvées trop cons… Ma bassiste, guitariste à la base, avait essayé de monter un groupe et les mecs ne voulaient pas qu’elle soit lead guitare.

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ? Tu parlais de Rammstein…

Hikiko Mori : Alors il y en a une, "Gretel", c’est clairement ça. C’est assumé, parce que Rammstein est peut-être le seul groupe que l’on aime tous, parce que sinon on a tous des goûts très différents. Kami, qui se rend très régulièrement au Japon, dans les groupes occidentaux aime beaucoup Van Halen, des groupes de guitare, guitare-hero, et elle aime beaucoup le rock Japonais. Notre guitariste lui aime le Death Metal mélodique, In Flames ou Dagoba.

Moi je n’écoute presque plus de métal, à la base le groupe qui m’a donné envie de faire de la musique c'est les Tétines Noires. Comme beaucoup, j’ai aimé Marylin Manson, mais aussi Sisters of Mercy. J’écoutais beaucoup de groupes de la Boucherie Prod et Berurier Noir et j’aimais l’énergie qui se dégageait de ces groupes. Cette atmosphère à la fois drôle et cynique, ce côté un peu clownesque, ultra poétique, complètement fou.

La pochette de votre album est démentielle. Qui est le concepteur et peux-tu un peu plus nous en parler ?

Hikiko Mori : Merci, ça va faire plaisir à mon chéri… Il s’appelle Thierry Caucino. C’est lui qui a tout fait. Il est mon compagnon depuis 7 ans et demi, c’est mon âme sœur pour plein de choses, même artistiquement, et ce n’est pas quelqu’un qui est issu du milieu métal, il est plus hard-core des années 90, genre Black Flag, on a cette même culture et le même humour.

C’était toujours Seth, véritablement homme couteau suisse qui faisait tous les visuels, pour le deuxième c’était une photographe, Féebrile (Isabelle Royet-Journoud) qui nous avait passé des photos que nous avions retravaillées à la sauce gore.

Pour une fois, sur cet album, on n’avait pas trop d’idées, à part faire un truc un peu conte de fée, et Thierry a dit : "mais pourquoi ne pas faire un hommage aux Contes de la crypte, le truc le plus logique à faire ?" et comme nous on est con, on a répondu : "on est con, on n’y avait pas pensé !"

Chacun des membres du groupe a sa présentation, son affiche de film en fonction de sa personnalité.

Le premier est assez classique, avec Les griffes de la nuit.

Hikiko Mori : Avec Jacques Chirac en arrière plan !

Et surtout Jacques Chirac en Armani (ndlr : Je fais allusion aux remerciements).

Hikiko Mori : Les remerciements, je les ai juste retouchés un peu, à la base c’est toujours le truc un peu prise de tête, un peu sérieux et quand Thierry a fait la maquette, il avait rempli en ne mettant que des conneries et ça nous a fait marrer et on a tout gardé. Accessoirement on a 4 ou 5 remerciements sérieux, le reste on a mis des trucs qui nous faisaient marrer ou des écrivains que j’aime bien. Parfois quand on regarde nos vieux albums, on se demande pourquoi on a remercié certaines personnes. Maintenant on déconne.

Vous n’êtes distribué par aucun label ?

Hikiko Mori : Non, après une première expérience peu concluante pour le premier album, nous sommes maintenant en autoproduction. On fait du Do It Yourself.

Vous avez quelque chose à rajouter ? Une question à poser ? Une annonce à faire ?

Hikiko Mori : Cela tombe bien parce que je déménage, du coup je vends un immense frigo et une gazinière, donc si vous vous sentez de venir les chercher à Toulon, n’hésitez pas à me contacter. Je me casse, je veux partir de cette ville démoniaque.

 

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