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Interview  (Paris)  mardi 14 novembre 2017

Après une délicieuse session pendant que dans la pièce d’à côté, l’équipe se congratulait autour d’un verre de vin, nous avons trouvé le temps de poser quelques questions à Pierre.

Pierre, j’imagine que c’est ton vrai prénom, tu voulais être difficile à trouver dans les moteurs de recherche ?

Pierre : Tout à fait, c’est juste que je n’ai pas d’imagination. Mais effectivement, il y a certaines fois où les gens font la promo pour un concert et m’appelle avec mon nom de famille, et ça m’embête un peu parce que dans la vie je suis prof et je n’ai pas trop envie que mes élèves le découvrent. En fait, c’est vieux maintenant mais il y avait le fils Souchon qui avait fait un album sous le nom de Pierre aussi en 2005…

Sur ton site, tu dis faire des chansons "from bedroom folk to bedroom electropop", j’aime beaucoup l’idée, tu peux nous en dire plus ?

Pierre : Je ne sais pas si c’est moi qui dis ça. L’idée, c’est parce que j’enregistre chez moi, je ne vais pas en studio sauf à de rares exceptions, et j’aime bien ce côté artisanal de la chose.

Je te propose un petit jeu que j’ai appelé : le jeu des Pierre. Pierre Perret ou Pierre Barouh ?

Pierre : C’est très difficile de choisir parce que Pierre Perret, je ne connais que les classiques, les bêtises et je trouve ça totalement abominable et Pierre Barouh, je sais à peine qui c’est.

Quel rapport entretiens-tu avec la chanson française ?

Pierre : J’entretiens un rapport très distant, parce que je n’en écoute quasi jamais. D’ailleurs, la plupart des gens me demandent pourquoi je chante en anglais, simplement parce que c’est ma culture, je n’écoute que ça depuis que je suis tout petit. Je n’écoute jamais de chanson française à l’exception de Gainsbourg parce que tout le monde écoute Gainsbourg. A un moment donné, j’écoutais un peu Brel et Brassens aussi mais cela remonte à un certain temps, un peu Dominique A.

Peter Peter ou Peter Gabriel ?

Pierre : Alors je ne connais pas Peter Peter… Pour Peter Gabriel, je suis peu au fait de Genesis, je n’ai jamais écouté un album en entier de ma vie, la chanson que je connais le mieux, c’est son duo avec Kate Bush. Elle, je l’aime beaucoup par contre !

Tes influences sont très anglo-saxonnes voire même anglaises du moins sur ce disque, ça correspond à ce que tu veux faire ?

Pierre : Alors oui mais c’est surtout ce que j’écoutais quand j’étais ado, ça remonte à des périodes lointaines. Mais mon fond culturel, émotionnel c’est effectivement ça. Quand j’ai grandi, il y avait la low fi, il y avait Beck, Lou Barlow, il y a donc ça qui est très important et j’aimais beaucoup aussi la new wave et la musique électronique, ça transparait dans ce que je fais, il y a des albums folk, d’autres électroniques, c’est ça mon inspiration. Mais j’écoute aussi pas mal de reggae, enfin j’en ai écouté pas mal quand j’étais étudiant, j’avais pas mal de copains qui en écoutaient beaucoup, et j’aimais vraiment ça. Sinon j’ai fait du piano quand j’étais petit, de la musique classique, j’ai arrêté et j’ai repris…

Pierre Henry ou Pierre Boulez ?

Pierre : C’est une question compliqué Pierre Henry je ne connais pas très bien, je connais mieux des gens comme Bernard Parmegiani ou le GRM (groupe de recherches musicales) en général. J’aime beaucoup la musique concrète et tout ce mouvement. Pour Boulez, c’est quelqu’un dont je connais bien l’œuvre et que j’apprécie. C’est deux mondes antagonistes presque dans l’histoire de la musique française.

Justement musique électronique et musique plus classique, comment arrives-tu à concilier ça ?

Pierre : Je n’y arrive pas ! Le modèle un peu c’est New Order, où sur des albums tu vas avoir une face rock et une face techno pour le dire vite. J’aime les deux. J’ai fait deux albums tout seul qui sont plutôt folk pop, il y a un petit peu d’arrangements électronique mais ça reste de la chanson. Avant cela, j’avais un groupe avec mon ex épouse et c’était un peu le même genre de veine d’arrangement mais avant, j’ai fait des albums solo où il y a des choses très électronique, même complètement électronique.

Pour la musique classique, il y a vraiment une séparation entre mon travail de pianiste, enfin je suis amateur, il y a longtemps que je joue mais je n’ai pas la prétention d’être concertiste de très haut niveau, je travaille des morceaux du répertoire genre Mozart, Beethoven etc. C’est comme un sport. Alors qu’écrire des chansons, ce n’est pas du tout la même chose, ce sont deux mondes séparés. D’ailleurs, je n’ai jamais écrit une chanson au piano de ma vie. Pour moi, le piano est l’instrument de la musique savante alors que la guitare que j’ai apprise un peu tout seul, c’est un outil de composition, de créativité, de découverte…

L'aire d'un disque ou la circonférence d’un disque ? Oui, ça nous fait 2Pi R ou Pi R 2 ?

Pierre : Tu sais que je suis prof de math en collège ! J’avais l’idée de faire un disque qui s’appellerai Pi-R mais je trouve ça un peu lourd en fait !

Par rapport au disque, quel rapport entretiens-tu avec les supports physiques sachant que ta musique est surtout téléchargée ?

Pierre : Elle est disponible sur internet par défaut parce que je n’ai pas de label. Quand je faisais "Pierre & Marie", on avait un petit label qui s’appelait French Toast qui est un peu en stand by, mais on n’a jamais pressé de disque. J’ai fait des Cd-r, on est sur Deezer, mais j’aurai bien aimé faire un disque physique, oui. Je n’ai pas de platine vinyle, ça ne m’intéresse pas plus que ça. J’achète des albums encore, parce que je suis un vieux, j’ai des CD. Le fait que mon album ne soit pas sorti physiquement, ce n’est pas grave, plus personne n’achète de disque, à part les vieux cons mélomanes comme moi. Mais ce qui est certain, c’est que Bandcamp c’est bien, mais c’est compliqué d’avoir accès à un public, cela reste confidentiel.

La musique, c’est une science comme les maths ?

Pierre : Hahaha, c’est une vraie question ? Moi je suis très attaché à la structure d’un morceau mais la vraie règle en musique, c’est qu’il n’y a pas de règle !

Pierre Gattaz ou l’abbé Pierre ?

Pierre : L’abbé Pierre quand même !

Comment fais-tu pour être autant productif, ça vient justement de ta façon de travailler ?

Pierre : C’est vrai que j’ai été très productif à une période de ma vie, dans la trentaine, il y avait une partie qui était dû au fait que j’avais envie de séduire des directeurs artistiques et de leur proposer plein de choses et puis j’étais en pleine découverte des outils et de mon style. Après, le rythme s’est un peu ralenti, j’ai travaillé avec des musiciens, on a fait un groupe The Urchins, puis ensuite j’ai travaillé avec Marie, on avait des petites habitudes, on répétait une fois par semaine, j’écrivais des chansons l’été, j’étais un peu tranquille, tout seul. On s’est séparé avec Marie, j’ai joué beaucoup de piano et on ne peut pas tout faire donc j’ai rien écrit pendant quatre ou cinq ans.

L’album précédent est constitué de morceaux qui datent d’avant, qu’on avait enregistrés à la Femis et finalement, on n’a pas sorti ces versions-là, j’ai refait les chansons l’année dernière. Et sur mon dernier disque que j’ai sorti en septembre, ce sont de nouvelles chansons. En fait, pendant un certain temps, je disais : "j’écrirai plus, cela m’intéresse plus, je fais du piano, je suis passé à autre chose, j’ai fait le tour de ce que je sais faire" et à force de se le répéter, on se dit : "bah non, je veux voir si je suis capable de recommencer". Donc cet été, je voulais savoir si je pouvais écrire une chanson et j’en ai écrit une dizaine et en fait, j’ai même eu le temps de les apprendre à jouer, et j’ai même eu le temps de les enregistrer, donc j’ai fait tout ça, comme un retour, j’ai passé un bon mois à ça et c’était super.

Saint Pierre ou Natasha St-Pier ?

Pierre : Saint Pierre !

Ça change pour toi ta façon de travailler d’être seul ou d’être avec un groupe ?

Pierre : Ça ne change pas grand-chose puisque j’ai toujours écrit seul, que ce soit en duo, en trio ou même avec le groupe. C’était principalement leur arrangement mais j’avoue que j’étais assez directif. C’est juste que parfois, c’est quand même sympa d’avoir des gens à côté !

Pierre-de-Bresse (Saône-et-Loire) ou Pierreville (Manche) ?

Pierre : J’ai de la famille qui vient du Jura d’ailleurs donc Pierre-de-Bresse.

Comment vois-tu les concerts, les tournées ?

Pierre : J’aime bien jouer devant des gens mais quand on est un musicien un peu confidentiel, on aimerait bien avoir une audience plus grande. Pour la sortie du disque, j’ai fait des concerts à Paris parce que je connais des gens, mais on ne m’en propose pas. Sur scène, les morceaux je les fais comme je peux avec ma guitare, dans une autre vie avec un groupe ça serait peut-être plus rock, plus arrangé je n’en sais rien. Mais je suis content de jouer tout seul, c’est pratique, c’est vrai que parfois je suis un peu pénible et perfectionniste…

Pierrot le fou ou Pierre Richard ?

Pierre : Je suis un peu cinéphile tendance nouvelle vague donc Pierrot le fou, évidemment.

Quel rapport as-tu avec les autres arts, le ciné, la littérature, la peinture, est-ce une source d’inspiration pour tes textes ?

Pierre : Pas vraiment, je lis beaucoup, ça dépend des périodes, je vais énormément au cinéma mais mes textes sont plus nourris de mes histoires mais pas que. Disons que l’inspiration, tu branches plein de choses et tu sors un truc et tu ne sais pas d’où ça vient, tu peux décortiquer mais ce n’est pas le boulot de l’artiste de le faire, et c’est dangereux même.

Pierre précieuse ou cailloux ?

Pierre : Cailloux, ça coûte moins cher !

Pour terminer avec ta musique, c’est plus manger de la cuisine gastronomique chez Pierre Gagnaire ou un buffet campagnard chez Pierre & Vacances ?

Pierre : Pierre Gagnaire, c’est pas mal ce qu’il fait, je suis allé pas mal dans de très bons restos, je crois que je suis allé chez lui, mais je m’en souviens plus trop.

Retrouvez Pierre
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En savoir plus :
Le site officiel de Pierre
Le Bandcamp de Pierre

Crédits photos : Thomy Keat (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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