Début août est sorti le premier single Ain't no easy way du nouvel album de Black Rebel Motorcycle Club, trois semaines après voilà Howl, disque dégoulinant de 13 chansons de rock n'roll pur et dur ( enfin c'est ce que je croyais ...).
Bon je ne vais revenir sur l'origine du nom du groupe, chaque précédente chronique s'y est déjà attelée.
Par contre une petite précision (que vous pouvez toujours ressortir lors de vos dîners en ville) sur le titre de l'album, Howl. Il fait référence à une chanson du disque mais aussi au livre de Allen Ginsberg (un des auteurs de la beat génération) qui a fait scandale à son époque en raison de son langage cru et explicite. Certains pourront donc y voir une influence directe sur les textes. (cf. l'interview pour plus d'infos).
Avec leurs deux précédents opus, BRMC nous avait habitués à un rock rugueux, furieux, noir, mélange de psychédélisme et de punk, à la sauce mélodique et rock n'roll. Leur premier album avait été couvert d'éloge, le second avait un peu moins enthousiasmé mais restait largement au dessus de la moyenne.
Tout de suite après avoir appuyé sur lecture, ma première réaction a été de vérifier si on n'avait pas échangé le disque. M'aurais t'on trompé ? Une erreur de pressage peut être ? Eh bien non, il s'agissait bien de Howl, nouvel album de BRMC. Voilà au moins un groupe qui sait surprendre son public !
Dès le premier titre "Shuffle your feet" le ton est donné. On n'est plus vraiment dans le rock rapide, riffs à l'appui mais plutôt dans une tendance rock sudiste, assez tranquille avec guitare acoustique, harmonica, slide, petits solos bien bluesy et tout le tralala.
La noirceur de leurs précédents albums semble avoir en partie disparu, en partie seulement car à y regarder de plus près les textes restent pessimistes et assez sombres.
L'album remet au goût du jour les années 60-70. "Fault line" semble tout droit sorti de Led Zep III alors que "Complicated situation"fait se rencontrer Bob Dylan et d'Elvis. Une atmosphère très lourde plane sur Howl" et "The line", avec un chant lent qui ne décolle jamais vraiment et font le contrepoids de morceaux entraînants à l'image de "Shuffle your feet" et "Still suspicion holds you tigh". "Devils waitin", "Restless sinner" sentent bon les champs de coton des vieux blues sudiste. Et c'est peut être parce qu'ils pressentaient qu'ils allaient faire la première partie de U2, qu'il ont fait "The weight is more" cousin germain de "One".
Une très belle ballade piano "Promise" met tout le monde d'accord et "Gospel song" est à mi chemin, entre "I've been loving you too long" et "Love in vain" petit solo bluesy en prime.
L'album contient également son morceau un peu caché. Le dernier titre enchaîne (au bout de quelques secondes) sur un autre aux accents de complainte irlandaise.
La chronique de leur dernier album, sur Froggy's Delight, se concluait sur l'intéressante question : des rebels moins rebels ? Il faut se faire une raison, le BRMC que nous avons connu a cessé d'exister. Le nouveau visite le sud de l'Amérique non plus en moto mais dans une vieille Cadillac, s'arrêtant dans les bars crasseux pour y jouer leur folk-rock.
C'est plutôt agréable à l'oreille et même si on a parfois l'impression d'avoir affaire à un disque de covers, on se laisse prendre au jeu (de guitare). |