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Sharunas Bartas    (mars 2018) 

Réalisé par Sharunas Bartas. Lithuanie/France/Ukraine/Pologne. Drame. 2h (Sortie le 28 mars 2018). Avec Mantas Janciauskas, Lyja Maknaviciute, Andrzej Chyran Vanessa Paradis et Weronika Rosati.

Du 15 au 28 janvier 2018, le cinéma lituanien s’invite à la Cinémathèque française. Avec, en ouverture, la dernière réalisation du cinéaste Sharunas Bartas.

Au moment de présenter son film, Sharunas Bartas parle de sa colère face à la violence exercée par la Russie en Ukraine. De son indignation, dit-il, est né son dernier film. "Frost", le givre, un road-movie enneigé qui nous fait traverser un monde où le feu brûle sous la glace, où la révolte gronde, où on lutte pied à pied. Où la mort peut frapper n’importe où.

"Ça te dit un voyage en Ukraine? ?", demande Rokas (Andrzej Chyra) à sa copine Inga (Lyja Maknavicuite). Un voyage humanitaire, organisé par un ami. Il faut distribuer des vivres, des couvertures, des vêtements dans les zones où la guerre fait rage. Ils partent tous les deux sur la route, au volant d’une camionnette pleine de cartons. Leur voyage les mènera au cœur du conflit, passant d’un luxueux hôtel pour où des journalistes du monde entier débattent du conflit à des hangars abandonnés où les soldats attendent.

Le film progresse comme un voyage initiatique, où il faut apprendre à voir, comprendre. Sharunas Bartas utilise son personnage principal comme fil conducteur pour faire connaître au spectateur les différents acteurs impliqués, de près ou de loin, dans le conflit.

Le film prend parfois une tournure quasi documentaire, quand Rokas rencontrent des soldats qu’il interroge sur leur engagement, sur la vie au front. "Qu’est-ce que ça sent, un cadavre ?", demande-t-il presque fasciné aux soldats. C’est indescriptible, on lui souhaite de ne jamais le savoir. Rokas n’a rien vécu de la guerre, c’est pourquoi il désire la connaître.

On sent peu à peu que le motif humanitaire n’est qu’une excuse. Au fond, le personnage de Rokas veut être au cœur des choses. Ne plus regarder des vidéos sur YouTube, mais filmer lui-même ce qu’il voit. De spectateur distant, devenir témoin direct, puis acteur.

Cette quête de sens et d’engagement est combinée à une histoire d’amour agonisante. En partant avec sa petite amie, Rokas cherche manifestement à réparer quelque chose entre eux. Elle, discrète, ne parle pas russe, et reste le plus souvent isolée, prise dans une violence qu’elle ne soupçonnait peut-être pas.

Cette double quête est filmée au plus près des personnages, en très gros plans. Ce dispositif filmique exacerbe les tensions à l’intérieur du van, et souligne le regard scrutateur du personnage principal. Dans un même temps, on regrette de ne pas voir davantage le monde extérieur, avec ces vestiges de la guerre froide, comme dans cette scène où une marchande compte encore avec un boulier.

Sharunas Bartas est tout attaché à parler du conflit, à analyser, à faire comprendre. Les dialogues entre les différents protagonistes prennent alors une coloration didactique, comme lors la rencontre avec les journalistes qui exposent leur point de vue sur le conflit. Ce système ne fonctionne pas toujours, et laisse parfois un petit goût d’artificialité, alourdissant le film.

On retiendra davantage, peut-être, ces paysages enneigés. Les immeubles détruits devant lesquels les personnages passent, les bâtiments perdus dans le brouillard. Une atmosphère de tristesse et de mort, mélancolique et belle.

 

Anne Sivan         
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