Spectacle écrit et mis en scène par Caroline de Diesbach, avec Caroline de Diesbach et Isabelle Gomez. Nonobstant son titre "Nouveau(x) Genre(s)", le spectacle proposé par Caroline de Diesbach ne constitue pas une exploration du concept de genre qui nourrit les études de sciences sociales ou de la théorie du genre dans ses agitations idéologiques.
Plus modestement, et en référence avec son sous-titre "Voyage dans l'inconscient", il est mené à l'échelle d'un individu et du récit de l'aventure d'une vie abordée - et révélée - par la "cure" psychanalytique.
En l'occurrence, le parcours destiné à "résoudre l'énigme de l'être", en l'espèce, le sien, celui d'un personnage féminin autofictionnel, identité de prénom, d'origine sociale, jeune femme de bonne famille à particule, et de profession, celle de comédienne.
Elle livre donc un spectacle singulier, jubilatoire et grave comme la vie, et surtout très personnel comme un cadeau pour le spectateur, car basé sur un matériau intime, avec la transposition scénique de ce qui pourrait - et est peut-être - un journal intime illustré avec collages, photos, scrapping, fleurs séchées, dessins et paroles de chansons tenu par une âme sensible et imaginative hybridé avec le journal de bord d'une cure analytique.
Et l'analysante Caroline est ballottée entre les micro-séances, qui s'achèvent sur le mot prononcé révélateur d'une problématique dont la résolution est laissée à sa discrétion, les chausse-trappes de la vie réelle et les bouffées mnésiques révélatrices des failles.
Narratrice, témoin et actrice de sa quête existentielle à travers les vertiges du féminin, du désir au manque, de l'amour à la jalousie, Caroline de Diesbach use des différentes disciplines tant théâtrales que visuels, à l'instar de de Geneviève de Kermabon dans ses opus solo, pour délivrer ce biopsychodrame qui se déroule sous forme d'une performance à deux.
Car elle a pour partenaire Isabelle Gomez, formidable comédienne à l'humour pince-sans-rire, investie du rôle de la psychanalyste lacanienne, aussi placide qu'impertubable dont la doxa est "Faire confiance à l'inconscient", qui l'accompagne sur ce qu'elle nomme "la route joyeuse du langage".
Créatif et sensible ce spectacle constitue une pépite d'inventivité ludique qui imbrique sensibilité et humour.
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