Après avoir été enchanté par ma première expérience de polar chez Préludes éditions avec Mon ami Adèle de Sarah Pinborough, me voilà maintenant avec un nouveau polar, écrit par Cédric Lalaury, Il est toujours minuit quelque part. Et une fois n’est pas coutume, je me retrouve de nouveau très emballé par cette lecture qui m’a tenu en haleine dès les premières pages.
Bill est un professeur de littérature heureux, marié et père de deux filles. Approchant la cinquantaine, il exerce dans une université prestigieuse. Tout va bien pour lui jusqu’au jour où il trouve dans son casier l’exemplaire d’un roman à sensation écrit par un mystérieux inconnu, Kirkpatrick.
Ce livre raconte une histoire vraie, celle d’un crime dont il était persuadé que personne n’en avait jamais eu connaissance. Un crime qui eu lieu quand il était jeune sur l’île de Mohegan. Cet ouvrage envahit rapidement l’existence de Bill, contaminant tout autour de lui. Des vieux amis à lui le reçoivent aussi, ses parents aussi et une amie à lui disparait après sa réception. Sa vie paisible et confortable ainsi que son équilibre psychologique se retrouvent vite menacer de voler en éclats sous l’effet dévastateur de ce livre vengeur qui a réveillé tous les fantômes du passé. Sa femme peine à le reconnaître, son couple se délite et pour couronner le tout, son université a pris l’initiative d’inviter Kirkpatrick à un séminaire avec ses étudiants. Bill va devoir découvrir qui est ce Kirkpatrick, comment il a obtenu ses informations mais aussi qui est le corbeau qui envoie les livres et pourquoi.
L’histoire est très sympa, bien construite et assez originale dans l’ensemble. Les codes du thriller psychologique sont parfaitement respectés et l’écriture de Cédric Lalaury est efficace. Les personnages du livre mêlent sympathie et antipathie. Bill est construit comme un personnage assez antipathique, assez sûr de lui, un peu méprisant. Son antipathie est contrebalancée par la sympathie du personnage d’Alan, une de ses étudiantes qui va lire le manuscrit reçu, lui raconter l’histoire ensuite avec l’espoir que son professeur pourra en faire un peu la promotion dans ses cours. Sauf que, à l’écoute du résumé que lui en fait l’étudiante, Bill va se rendre compte que cette histoire le concerne.
Cette histoire qui le concerne quand il était jeune, on la découvre aussi vers la fin du livre et c’est là une grande habilité de l’auteur que de rajouter cette intrigue à celle déjà existante concernant l’auteur du livre et le corbeau.
Vous l’avez compris, tous les tenants et les aboutissants de l’histoire interviennent dans les dernières pages du livre, le suspense fonctionne parfaitement et il n’y a pas d’incohérences dans cette fin surprenante. On passe donc un excellent moment en compagnie de ce livre de Cédric Lalaury qui, j’espère, aura l’occasion de nous en proposer d’autres.
Il est toujours minuit quelque part est donc une très belle découverte que je vous invite à lire vivement. Amateurs de bons polars psychologiques, vous ne serez pas déçus. |