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Vahid Jalilvand  février 2018

Réalisé par Vahid Jalilvand. Iran. Drame. 1h44 (Sortie le 21 février 2018). Avec Navid Mohammadzadeh, Amir Aghaei, Zakieh Behbahani, Alireza Ostadi, Hediyeh Tehrani et Saeed Dakh.

Le cinéma iranien aime beaucoup mettre ses personnages dans des situations morales qui se compliquent à dessein. Comme dans "Une Séparation" d'Asghar Farhadi, "Cas de Conscience" de Vahid Jalilvand décrit les tenants et les aboutissants d'une situation peu à peu inextricable...

D'emblée, on comprend que le Dr Nariman est un homme estimable, que l'on peut en toute confiance se glisser dans sa peau de médecin légiste.

Quand il heurte une petite famille de quatre personnes imprudemment réunie sur une motocyclette, on le voit se démener pour essayer d'arranger les choses, faire tout pour que le petit garçon légèrement blessé qu'il vient d'examiner se remette vite. Peut-être n'insiste-t-il pas assez pour que son père le conduise à la clinique voisine pour vérifier que son état ne va pas se compliquer.

Mais ce qui paraissait anodin ne l'était pas puisque, peu après, le docteur Nariman, arrivant à l'hôpital découvre le petit garçon prêt à être autopsié par une collègue.

Commence alors à se développer une intrigue palpitante, quasi langienne, qui s'achèvera d'ailleurs par une interrogation digne de "L'invraisemblable vérité" le meilleur film "policier" de Fritz Lang d'après guerre.

Contrairement au film d'Asghar Farhadi, "Cas de conscience" de Vahid Jalilvand lorgne cinématographiquement du côté des grands maîtres iraniens comme Abbas Kiarostami .On pourrait même écrire qu'il est l'un des plus bressonniens et qu'il pratique le plan séquence avec beaucoup de brio.

Une fois mise en place la mécanique qui va aboutir à un dénouement inattendu, le film devient une excellente description de l'Iran des mollahs dans sa phase moderne, c'est-à-dire celle où l'on sent que tout se fracture, que toutes les institutions ont perdu de leurs superbes et de leurs certitudes.

Le père du petit garçon, joué à la perfection par Navid Mohammadzadeh, déjà formidable dans "Nahid" d'Ida Panahandeh, est naturellement en colère contre tous les pouvoirs. Il découvre la corruption, les petites lâchetés des cadres qui tiennent le haut du pavé et, parallèlement, est traité avec sévérité par sa femme qui ne voit en lui qu'un lâche.

Qu'il s'agisse d'elle, de la collègue du Docteur Nariman, et peut-être de sa mère mourante, les femmes iraniennes sont présentés comme ayant un vrai pouvoir sur les hommes. Derrière le foulard, le matriarcat iranien règne et le cinéma iranien ne cache plus que la soumission des femmes est en partie un mythe.

"Cas de Conscience" de Vahid Jalilvand dévoile aussi les ravages sociaux de la pauvreté endémique qui frappe ces classes populaires assez absentes, en général, des écrans persans.

Il ne faut donc pas voir "Cas de Conscience" de Vahid Jalilvand seulement comme un "thriller" mais comme une plongée très profonde dans l'Iran du moment. Sans le clamer, "Cas de conscience" est un grand film politique.

 

Philippe Person         
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