"My angel has wings of tin foil and cigarettes found in the street. My angel’s got eyes like a housing project"
Soyons direct, ce Transangelic Exodus, le nouvel et septième album studio d’Ezra Furman est un disque absolument passionnant. Transangelic Exodus est un disque conceptuel avec un récit global. Il relate une histoire d'amour entre un homme et un ange et leur décision de fuir vers l'inconnu ensemble par peur d’une persécution. Naturellement, il se révèle profondément personnel et introspectif.
Il est le moyen pour le chanteur Américain de continuer à s’épanouir, à s’ouvrir, souligner une sorte de glam rock et son orientation sexuelle Queer. Une identité sexuelle, qui a toute son importance ici. Le disque est également une réaction explicite à l’autoritarisme actuel et à sa propagation, mais Furman souligne la nature continue de la lutte des personnes marginalisées. De l’intime à l’universel, de l’universel à l’intime.
La résilience a toujours été un thème des disques de Furman, mais ici c’est exploré de manière plus étroite et avec une plus grande profondeur narrative. Le lien avec la foi (il est juif), la sexualité et la question de l'identité de genre sont également au centre de ce disque.
Le style d’Ezra Furman n’a cessé d’évoluer, de se développer : du folk acoustique bricolé de ses albums période Ezra Furman and the Harpoons à un style plus proche de Chuck Berry, Lou Reed et Jonathan Richman avec des notes sombres et tordues et quelques touches d’électronique. Ici les chansons ont une écriture, des arrangements et une production soignée sans rien perdre d’une certaine immédiateté ("Suck the blood from my wound", "I lost my innocence", "The Great Unknown"...).
Les textes mettent en valeur l'habileté de Furman en tant que parolier. Nous sommes transportés dans un monde décadent, dépourvu d’humanité mais où l’on doit toujours garder espoir en une fin heureuse ("I am shattered, I am bleeding, but goddammit I’m alive" déclare Furman vers la fin de son album), qui ne peut que secouer.
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