"On aurait pu faire un album de gémissements et d'accords, mais on a préféré mettre des mots" Sébastien Tellier.

La rencontre musicale entre Dita Von Teese, papesse du strip-tease chic et haut-de-gamme, reine d’un certain glamour et Sébastien Tellier n’a rien d’incongru ou de surprenant. Si pour elle le strip-tease est inconcevable sans élégance, technique artistique et esthétique, il en va de même pour sa conception de la musique. Élégance, technique artistique et esthétisme, voilà qui pourrait qualifier Sébastien Tellier.

Point de hasard donc dans ce rendez-vous musical. Basses syncopées, rythmiques répétitives, accords renversés, mélodies moelleuses, sfumato, avec beaucoup de classe et de finesse, Sébastien Tellier drape de soyeux une Dita Von Teese qui chante avec beaucoup de volupté, susurre presque du bout des lèvres. Feutrée, la musique semble comme sortie d’un rêve. Il y a du mystère, du désir, de l’érotisme loin de la non nuance pornographique, comme un voile vaporeux qui cacherait une musique bien plus intéressante qu’elle ne pourrait paraître au premier coup ("Bird of prey", "Rendez-vous", "Parfum", "La vie est un jeu", "Porcelaine"...). Une production toute en rondeur également. Tout cela pour un disque qui parle forcément... de l’amour ! Il y a quelque chose de très art nouveau, de très charnel, sensuel également, avec une petite touche de naïveté qui ajoute une petite dose de sel ("La vie est un jeu" chanté en Français et qui se révèle au fur et à mesure des écoutes).

Si ce disque en dit quelque part beaucoup sur Dita Von Teese, il en dit tout autant, et inversement, sur Sébastien Tellier. Ce disque serait comme un presque pendant en version féminin de son disque Sexuality. Nous sommes alors plus proche de Biarritz que de Las Vegas. Sébastien Tellier dans le rôle du pygmalion musical et Dita Von Teese sa muse. On aime donc beaucoup ce disque qui est comme un semblant de préliminaires à une petite mort.