La formule est connue : rock alternatif électrique, très mélodique, lo-fi, lorgnant parfois vers la jangle pop. Le groupe néo-zélandais Salad Boys emmené par Joe Sampson n’invente rien, la formule est effectivement archi-connue, c’est du classique de chez classique, mais il a le mérite au moins de le faire correctement avec conviction et sincérité ("Blown up", "Choking Sick", "Going down slow", "Hatred", "Psych Slasher", "Right Time"...).
Cela rappellera quelque chose d’évident à ceux qui aiment The Chills ou The Bats pour le rapprochement régional (le disque aurait très bien pu voir le jour chez Flying Nun Records) mais également Sonic Youth, Sebadoh, Parquet Courts, Teenage Fanclub, avec des influences de Television ou du Velvet Underground.
Le groupe marie habillement les moments de tensions et de détentes, les mélodies mnémoniques, les guitares angulaires, les nuages électriques. Dans un registre globalement plus sombre que pour leur premier disque Metalmania (Trouble In Mind, 2015). On ne peut que saluer l’efficacité directe de ce répertoire à la fois accrocheur et entraînant, l’utilisation en majorité d’accords majeurs n’y est pas pour rien alors même le côté sombre des paroles. Dichotomie assez exaltante.
Mais Salad Boys est également capable de moments plus calmes. Cette alternance entre des morceaux punchy, et l'ambiance plus douce et plus mélancolique des chansons comme "Right Time" et "Dogged Out" rend justement cet album plus dynamique. Dans tous les cas, les textes restent souvent mystérieux, dans la confrontation de l'anxiété, de la mortalité et de la peur de mourir et soulignent l’étouffement, le désœuvrement de Sampson. Addictif ? C’est clair !
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