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Le Manteau d'étoiles  (Faraway Press)  janvier 2016

A l'heure où la frénésie s'empare de tout. A l'heure où les images doivent s'enchaîner à des cadences infernales, où les refrains doivent se succéder et accrocher l'auditeur dès la première minute au risque de le voir passer immédiatement à autre chose en apposant un jugement péremptoire, il y a fort heureusement, des artistes qui ont encore en tête qu'un espace entre deux notes peut aussi être de la musique.

Andrew Chalk, actif depuis 1986, multiplie les projets collaboratifs et possède à son palmarès un nombre de disques impressionnant. S'il est bien délicat de suivre sa discographie dans son intégralité tant elle est prolifique, il est par contre tout à fait recommandable de s'arrêter sur ses enregistrements, au gré du hasard si vous n'avez pas l'occasion de tout écouter.

Elodie est un projet qui a vu le jour en 2011 sur le label La Scie Dorée et qui compte, aujourd'hui, une dizaine d'albums. Le Manteau d'Etoiles, sorti en 2016, fait l'objet d'une réédition, l'occasion en or de mettre en avant un travail d'une délicatesse en tout point remarquable. Si l'on serait tenté de rapidement qualifier la musique d'Elodie d'Ambiant, il est évident que ce terme un brin réducteur aurait tôt fait de refroidir les allergiques du genre alors que la musique d'Elodie est à même de séduire les amateurs de post-rock, mais aussi de musiques minimalistes.

Au jeu du name dropping, on pourrait citer le Talk Talk des derniers albums, sur certains passages silencieux, mais la comparaison tournerait court. En effet, ici, point de montagnes russes, point de climax bruyant. Tout est suspendu, le temps, les notes, les nappes, et les jardins qui s'ouvrent sous nos oreilles à l'écoute de ces discrètes dissonances sur lesquelles sont plaquées quelques notes éparses de piano, auxquelles on laisse le loisir de résonner jusqu'au silence.

Car oui, du silence, ce disque en est rempli. Les secondes entre chaque note pourraient se muer en minute que cela ne ferait tiquer personne tant une fois happée, votre oreille trouve le chemin de votre coeur et de votre imagination en dessinant des paysages à deviner sous une brume aqueuse qui stagne au-dessus de vous. Les arrangements autour ne sont que suggestion. On y entend la clarinette de Jean-Noël Rebilly, mais avec tant de discrétion, de parcimonie, que l'on en vient à se demander si l'on a bien entendu et surtout, on remarque cet instrument, finalement peu courant et trop souvent oublié.

En effet, à force de mettre trop de choses partout et tout le temps, on ne remarque plus rien. Là, tout traverse le disque, à un moment ou à un autre, côtoyant le silence et la surprise. Le sens de la bonne note jouée au bon moment, à l'instar de ces notes de synthétiseurs difficilement perceptibles et qui pourtant soutiennent à merveille les fondations plénières de cet édifice à l'onirisme en équilibre. Étrangement, le disque est découpé en plusieurs plages, hachuré de silence, là où l'on aurait pu se dire que tout allait s'enchaîner de façon naturelle et merveilleuse.

Le disque progresse lentement et devient alors machiavélique. La musique semble ralentir peu à peu, s'étendre et le voile des sirènes vous emmène au large, pour vous perdre totalement dans une étendue sans rivage. Les notes de piano égrenées tout au long du disque paraissent être les mêmes, mais le ton descend peu à peu et glisse vers l'indélicat, le sournois, tout en gardant la main sur le sublime et sur votre âme, touchée en son cœur. La musique progresse alors, toujours aussi lentement, vers un abandon, une perdition au milieu de nulle part, et vous dépose quelque part en ces lieux inconnus où personne ne s'aventurera pour venir vous chercher.

Alors si vous souhaitez vous isoler du monde, dans un pays qui n'existe pas, au moins durant 40 minutes, ce disque sublime à bien des égards est définitivement pour vous.

 

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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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