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Théâtre Paris-Villette  (Paris)  mars 2018

Comédie dramatique de Juan Mayorga, mise en scène de Paul Desveaux, avec Céline Bodis, Alexandra Tiedemann, Martin Karmann, Sam Karmann, Raphaël Vachoux et Frédéric Landenberg.

Dans sa version cinématographique signée François Ozon, la pièce de Juan Mayorga, "Le garçon du dernier rang", s'intitulait "Dans la maison" et c'était sans doute un bien meilleur titre, tant la maison de "Rapha" est un personnage à part entière de cette histoire de voyeurisme.

Tout commence par un professeur de littérature (Sam Karmann), installé dans son fauteuil, à l'avant de la scène, parmi ses livres. Il est grognon, se plaint à son épouse (Céline Bodis) de la qualité médiocre de la production de ses élèves, des lycéens qui préparent leur bac...

Quand soudain, il est saisi par une copie qui tranche avec les autres. Il la lit à sa femme et celle-ci réagit avec fureur : qui est ce garçon plein de morgue, qui se permet de parler d'un de ses camarades... et conclut sa rédaction par un mystérieux "à suivre"... Le professeur va convoquer l'élève, ce garçon assis au dernier rang (Martin Karmann) et leur relation va prendre une tournure bien particulière

Pièce espagnole qui est incontestablement influencé par Pinter, "Le garçon au dernier rang" est d'une infinie modernité, surtout dans la version qu'en propose Paul Desveaux.

Riche en mystères, en paradoxes, elle est une réflexion pleine de chausse-trapes et de mises en abyme. Au début de la pièce, Sam Karmann se plaint de la vacuité de ses élèves, à la fin, il en viendra presque à préférer ses élèves apathiques au manipulateur qu'est cet écrivain en herbe qui va pénétrer au cœur de la famille de son copain Rapha (Raphaël Vachoux), pour nourrir l'épisode de la "fiction" qu'il propose chaque jour à son professeur et à sa femme qui, peu à peu, elle aussi rentre dans le jeu.

Paul Desveaux a multiplié les pistes pour rendre inquiétante cette pièce qui pourrait n'être qu'un suspense et qui devient vite autre chose entre Pinter et Antonioni. Ainsi, dans la chambre de Raphaël, le camarade apparemment sans histoire par rapport à l'intrus sans famille qu'est "le garçon du dernier rang" il y a un immense poster de "Ken Park" de Larry Clark, très malsain film d'ado qui annonce la partie pas très claire qui va se jouer aussi dans cette maison.

Les parents de Rapha sont d'ailleurs dignes des parents pervers ou démissionnaires de Ken Park. Esther (Alexandra Tiedemann) est une mère au foyer en pleine vacuité parce que ses enfants sont devenus grands et son mari, sympathique amateur de basket, est rongé par un travail prenant dans lequel il n'arrive plus à trouver sa place.

Dans la scénographie astucieuse de Paul Desveaux, la maison est à deux étages, mais seul le premier est un lieu de vie, le second sert surtout comme "split screen" sur lequel apparaissent des éléments signifiants du récit qui peu à peu gagne en tension...

Au départ, la maison est le cadre d'actions "objectives". On y suit les récits racontés par le garçon. Puis, peu à peu, même le professeur peut y pénétrer pour observer les personnages à l'arrêt ou en action. C'est d'ailleurs dans la maison, au second étage, qu'aura lieu la résolution déceptive de l'intrigue. Sans rien révéler, le professeur se révélera enfin convaincant en pédagogue, lui qui n'était jusque là qu'un enseignant timoré...

On saluera la performance des deux Karmann, Sam, prof humain et sans arrière-pensées, qui est plus convaincant dans le rôle que l'était Lucchini dans le film d'Ozon ; Martin qui porte en lui une étrange étrangeté qui ne cache peut-être que le désir maladroit de chercher une famille pour enfin appartenir à une vraie famille...

Texte riche qu'on peut adapter de bien des façons et que l'on peut interpréter également de bien des manières, "Le garçon du dernier rang" devrait inspirer d'autres propositions cinématographiques et théâtrales. Celle de Paul Desveaux devrait rester longtemps une référence car son questionnement sur l'adolescence et la famille est d'une rare justesse.

 

Philippe Person         
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