Drame naturaliste de Nathalie Bécue d'après une oeuvre de John Millington Synge, mise en scène de Félix Prader, avec Nathalie Bécue, Théo Chedeville, Pierre-Alain Chapuis et Philippe Smith.
La comédienne Nathalie Bécue a déjà montrée son appétence pour la parole des taiseux du temps jadis avec un monologue dramatique "L'apprentie sage-femme" issu du roman d'un auteur contemporain américain Karen Cushman se déroulant dans l'Angleterre médiévale.
Avec "Bourrasque", elle propose une adaptation libre, qu'elle qualifie de variation, d'une pièce de John Millington Synge, dramaturge irlandais du 19ème siècle engagé dans le mouvement du Celtic Revival, qui ressort à la thématique de l'âme simple à laquelle ne sont étrangers ni l'approche poétique du monde ni le questionnement métaphysique.
Par une nuit d'orage, un écrivain mémorialiste baroudeur et collecteur d'histoires (Philippe Smith) qui bat la campagne irlandaise trouve refuge dans une ferme isolée du comté de Wicklow.
La "dame de la maison" (Nathalie Bécue) est sous le coup de l'émotion de la mort soudaine - et simulée - de son mari (Pierre-Alain Chapuis) car destinée à établir l'infidélité commise avec un jeune berger (Théo Chédeville) et ce subterfuge va bouleverser leur destin.
Sobrement mis en scène par Félix Prader dans une scénographie intemporelle de Cécilia Galli, ce drame naturaliste à connotation de réalisme magique à l'irlandaise, entre brume et tourbe, composé essentiellement de la juxtaposition quatre récits hybridant soliloque et de biodrame, bénéficie d'une interprétation remarquable qui navigue du registre du pathétique avec pour chantre Nathalie Bécue et celui du burlesque dont Pierre-Alain Chapuis s'avère, en l'espèce, le champion, qui twiste la partition en évitant l'écueil lacrymal.
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