Concert dansé de Peter von Poehl, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux avec Peter von Poehl, Antoine Boistelle et Frédéric Parcabe.
Rares sont les moments de grâce où les arts fusionnent pour le meilleur. C'était le cas le 29 mars 2018 pour ce concert unique de accompagné des chorégraphes Héla Fattoumi et Eric Lamoureux qui avait lieu au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris.
Et pas n'importe où : devant le chef d'oeuvre d'Henri Matisse, "La Danse inachevée".
La centaine de spectateurs présents était invitée à découvrir le nouvel album de Peter Von Poehl intitulé "Sympathetic Magic".
L'artiste pop suédois, francophile et adepte de toujours du dialogue entre les différentes formes d'expression artistique, n'en est pas à sa première expérience avec Héla et Eric, puisque, dès 2013, il les a associés à son troisième album, "Big Issues Printed Small pour des "concerts dansés" et qu'il a depuis composé la musique originale de "Waves", une de leurs pièces chorégraphiques.
Entre la danse de Matisse et la danse d'Héla Fattoumi et d'Eric Lamoureux, il y a d'étonnantes correspondances, à commencer par le même hymne au mouvement. La fresque de Matisse n'est pas figée, elle impose sa cadence et sa lumière au spectateur.
C'est donc sous le signe de la lumière, incarnée par des petites "loupiotes" qui balise leurs parcours chorégraphique quesles deux danseurs se mettent à l'unisson de Matisse et au diapason de Peter Von Poehl et de sa pop harrissonnienne, à la fragilité assurée.
Restant dans la mesure, ne cherchant pas la virtuosité à tout prix, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux ont la générosité d'une proposition apparemment simple et miraculeusement évidente.
Si l'on ne connaissait pas bien ou pas du tout le pop singer, cette parade autour de la "danse inachevée" de Matisse était une excellente occasion d'entrer dans son univers emprunt de douceur et de découvrir sa manière particulière de dessiner en quelques notes un climat onirique sur lequel les deux chorégraphes greffaient avec aisance leurs pas et introduisaient même des images cinétiques de Claire Willmann en déplaçant à la fois de petites caméras et des écrans blancs pour les projeter.
Ainsi, à la fusion musique-danse-peinture s'ajoutait une quatrième dimension, celle d'une vidéo clin d'oeil très subtile.
Dans cet écrin unique, le trio formé par Peter Von Poehl à la guitare et à l'harmonica, par Antoine Boistelle aux percussions et par Frédéric Parcabe à la basse n'avaient aucun mal à imposer les nouvelles chansons de "Sympathetic Magic".
On en redemande. |