Ce Dvd revient sur la
tournée américaine de Death Cab
For Cutie qui s’est déroulée au printemps
2004.
Le réalisateur Justin Mitchell
a suivi le groupe tout au long de ce périple épique.
Le film montre un groupe en pleine transition, au moment où
Death Cab For Cutie s’apprête à quitter la rudesse
et les contraintes du rock indépendant pour le confort calfeutré
d’une major, car à cette époque, le groupe était
sur le point de quitter le label de ses débuts, Barsuk, pour
signer avec le géant Atlantic.
Cependant le spectateur est prévenu d’entrée
: "Ce Dvd ne relate pas la confrontation de la musique indépendante
contre la musique grand public". A ce sujet, le principal compositeur
du groupe, Benjamin Gibbard, parle sans
complexe de la signature de son groupe sur un major. Il explique
qu’il n’a jamais diabolisé les gros labels, et
que si son groupe se retrouvait sur une major, il ne s’agirait
en aucun cas de pactiser avec le diable…
Il faut dire que Gibbard est déjà accoutumé
au succès. L’album qu’il a enregistré
sous le nom de The postal service SERVICE
avec Jimmy Tamborello de
DNTEL est la deuxième plus grosse vente de disque
sur un label indépendant après le Nevermind de Nirvana.
C’est Sub Pop qui se frotte les mains, car ce projet électro-pop
est sorti sur le mythique label grunge. On peut aussi entendre le
groupe parler de la vie sur la route, de ses contraintes et de ses
joies, ce qui est plus classique et sans surprises…
On y apprend également des choses plus intéressantes.
Gibbard s’explique longuement sur ce qui inspire ses textes
souvent sombres, dans lesquels il décortique les tracas de
la classe moyenne américaine… Gibbard a toujours su
apporter une dimension quasi littéraire et sociologique à
ses textes, écrivant dans une langue riche, complexe et imagée.
A ce sujet, on pourrait le rapprocher d’un auteur comme Raymond
Carver, qui était passé maître dans l’art
de raconter "des terreurs extraordinaires dans des vies ordinaires".
Autre petite anecdote intéressante : le studio du groupe,
le "Hall Of Justice", n’est autre que le studio
ou fût enregistré Bleach de Nirvana, que Chris
Walla, guitariste et producteur du groupe a racheté.
Ces interventions (en anglais et sans possibilité de sous-titres…)
sont calées entre les prestations live filmées dans
diverses salles : des petits clubs modestes, des salles plus importantes…
Mitchell s’est appliqué à jouer sur les effets
de montage : les moments sur la route sont filmés en temps
réel : plans sur la bande d’arrêt d’urgence,
paysages déserts qui symbolisent parfaitement la lenteur
et la monotonie du trajet qui sépare deux villes.
A l’inverse, le montage accéléré une
fois arrivé aux clubs indique le côté éphémère
de la préparation et du déroulement du show. Certains
morceaux filmés en concert sont issus de "The
Photo Album". On retiendra l’impeccable version
sur-vitaminée de "Company Calls",
mais la grande majorité des titres sont issus de Transatlanticism,
sorti en 2001.
Les bonus sont nombreux et permettent d’entendre une version
acoustique de haute volée de "The
New Year" ou encore de "Title
And Registration". Ne surtout pas rater le groupe en
pleine session de répétition de l’extraordinaire
"Stability".
Un must pour les inconditionnels du groupe…
|