En 2001, on découvrait
les ambiances cotonneuses et délicates du premier album de
David Edwards, navigateur solitaire à
bord du projet Minotaur Shock, grâce
à l’album Chiff-chaffs & Willow
Warblers.
On peut aussi le croiser comme batteur au sein du groupe de pop
alambiquée Bronze Age Fox. Plus
récemment, le bonhomme s’est fait remarquer sur un
maxi de Bloc Party avec un remix vénéneux et terriblement
addictif de Tulips.
Maritime est son nouvel et premier
album pour le compte du mythique label 4 AD. L’occasion pour
notre homme de tenter de s’éloigner des formations
labellisées "folktronica" qui grouillent sur les
rivages de son ancien label Melodic.
Le titre d’ouverture, "Muesli"
rend hommage aux compositions minimalistes et répétitives
à la Steve Reich. Edwards avoue
d’ailleurs que le Music For 18 Musicians
du compositeur minimaliste reste une source d’inspiration
essentielle.
"Vigo Bay" et "Hilly"
rappellent les compositions électronica alambiquées
et tachycardiques du duo Plaid. "Somebody
Once Told Me It Existed But They Never Found it" reste
dans cette même veine électronica décomplexée
et mélodique à mille lieues des bidouilleurs savants
et verbeux qui tentent de nous enrhumer avec deux ou trois "glitches".
Le morceau est teinté d’une douce mélancolie
quasi enfantine dont les Anglais de Plone s’étaient
fait les spécialistes…
"Luck Shield" débute
sur des nappes éthérées jusqu’au moment
ou un vibraphone et une batterie "live" ne viennent donner
une cure de vitamines au morceau. Maritime démontre qu’Edwards
a su habilement gérer son léger changement de cap
en s’aventurant au-delà de l’espace confiné
et réducteur de l’électronica classique, en
créant un disque profondément humain et organique.
N’ayez pas peur de ce Minotaure là et délectez-vous
de son dédale sonore…
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