Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Ramon Pipin
Café de la Danse  (Paris)  lundi 9 avril 2018

Nous sommes en l'an 1 après Jupiter, toute la Gaule est occupée par des Romains qui produisent de la soupe par citernes entières. Toute ? Non ! Ce soir-là, une troupe d’irréductibles Gaulois, rassemblée au Café de la Danse, résiste encore et toujours à l’envahisseur. Les garnisons de légionnaires dans les camps retranchés de L'Impératrissum, MCSolarium, Juliettarmanum et Charlottegainsbourum, se regardent le nombril, susurrent des paroles pas dérangeantes, feraient bien de craindre les baffes et la lumière qui pourrait éclairer leur intérieur.

La troupe d'intransigeants ménestrels est emmenée par le barde Ramon Pipin, sorte de ZADiste de la chanson à texte où les paroles "frôlent le bon goût sans jamais y tomber". Il faut rappeler que le spectacle du groupe de cet agitateur professionnel, Odeurs, a failli être mis en scène par Coluche, que, sous son vrai nom Alain Ranval, il a écrit les musiques de "Mon Beauf" et "Le retour de Gérard Lambert" de Renaud, qu'il a collaboré en tant qu'auteur de musique de films avec Albert Dupontel, Antoine de Caunes ou encore Laurent Baffie, ou pour la pièce de théâtre d'Eric Assous, avec Michel Sardou, "Secret de famille". Son studio, Ramsès, a accueilli Marquis de Sade, Eric Serra, Michel Jonasz, John McLaughlin, Zao et même Gotainer pour des enregistrements de publicités.

Le premier album d'Odeurs a accueilli comme musiciens ou chanteurs ponctuels quelques habitués du studio comme Manu Katche, Richard Pinhas, Didier Lockwood ou Roland Giraud (?). C'est dire que les exigences musicales du sieur Pipin sont élevées. Sa progéniture musicale pourrait rassembler Philippe Katerine pour le côté dadaïste, Giedré pour l'humour noir, Stupeflip pour l'univers personnel et Mark Oliver Everett comme touche-à-tout musical.

Une fois le décor planté et les présentations effectuées, revenons au banquet du soir, car la pitance y était excellente et généreuse.

En amuse-bouche, on nous sert "La porte du jardin", adaptation libre de "Hey Gyp" de Donovan, dont le clip avait été censuré par M6 à la fin des années 90. Il faut croire que quelques sous-entendus grivois étaient plus dérangeants que le téléfilm érotique du dimanche soir. S'ensuivent beaucoup de titres du dernier album en date "Comment éclairer votre intérieur", et quelques autres plus anciennes ("Nous sommes tous frères", également reprise sur le dernier album) de Ramon Pipin. "La chanson ennuyeuse" se révèle un grand moment.

Avec guitare électrique, guitare acoustique, deux claviers, un batteur et une basse, le son est ample et le confort d'écoute parfait. La fidèle Clarabelle Cockenpotz qui, au début des années 80 arrivait sur scène en guépière, est toujours là aux choeurs. En devant de scène, totalement immobile, mais allant changer de tenue entre chaque chanson, elle apporte une touche comique tout autant qu'étrange à l'ensemble. Cette première partie de la soirée est agrémentée de "twongs", un mélange de tweet et de song en moins de 140 notes. Nous n'hésiterons pas à dire que la "twong" intitulée Bertrand Cantat est une tuerie.

Pour la soirée du lundi 9 avril, Ramon Pipin a joué trois soirs au Café de la Danse, du 7 au 9, on retrouve même Chorus, l'émission de rock des années 80, réunie à nouveau puisque Antoine de Caunes et Jacky sont assis dans la salle.

Après un court entracte, ce sont les Excellents qui entrent en scène pour interpréter en live leurs pastilles youtubesques. A trois ukulélés et un cor (de rêve), ils adaptent en français quelques incontournables du rock : "Kiss" de Prince devient "Quiche", "Purple Haze" de Jimi Hendrix se conclut par un solo de ukulélé avec les dents, mais "Enola Gay" d'OMD sonne la fin du groupe. Exit les vestes rouges et les chemises à jabot, Ramon Pipin retrouve son t-shirt de scène illustré du logo de son dernier album, une tête d'ampoule.

La seconde partie est consacrée au nouvel album de Ramon Pipin, "Qu'est-ce que c'est beau". Un quatuor à cordes rejoint les musiciens déjà présents. Le nouvel opus est ambitieux et toujours drôle, inspiré et irrévérencieux. A une époque où on nous parle à longueur de temps de startup nation et d'esprit d'entreprise, on constate encore une fois à quel point les maisons de disque manquent d'audace puisque ce disque n'a toujours pas trouvé de producteur et de distributeur alors qu'il entre tout à fait dans l'esprit de l'humour d'un Guillon ou d'un Gaspard Proust. Cependant, aujourd'hui les professionnels abordent la musique comme un art qui divise plus qu'il ne rassemble, et pour viser le plus grand nombre il faut donc être le plus consensuel, c'est-à-dire le plus fade possible. Or Ramon Pipin n'en a cure et préfère rire de tout plutôt que de mourir d'ennui à force de ne vouloir choquer personne.

En final, ce sont deux chansons d'Odeurs qui sont interprétées : "Que c'est bon !" par Clarabelle, premier titre de De l'amour, paru en 1981. Puis "Couscous Boulettium", parodie de Kraftwerk parue sur l'album 1980. No Sex, interprétée pour la première fois depuis plus de 30 ans, et chantée par Klaus Blasquiz (Magma) comme à l'origine.

Deux heures de plaisir total avec le Ramon Pipin Band (encore), ce qui est une gageure vu son âge canonique, ça ne peut décidément pas se refuser.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Ramon Pipin
Le Soundcloud de Ramon Pipin
Le Facebook de Ramon Pipin


Laurent Coudol         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

On fait le plein de découvertes cette semaine avec des tas de choses très différentes mais toujours passionnantes. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=