Il y a huit ans,The
Posies décidaient de mettre fin à leur carrière
en publiant Success, un dernier album
au titre forcément ironique.
Pourtant à l’époque
le groupe emmené par Ken Stringfellow et Jon Auer (imaginez Didier Bourdon des
Inconnus en plus dodu et le cheveu long) avaient bien failli flirter
avec le succès, grâce à leur mini tube "Dream
All Day".
Seulement en 93 à Seattle, le riff se portait haut et lourd
et les Soundgarden, Nirvana, Mudhoney ou Tad monopolisaient l’attention
de tous… Pas de chance pour Ken Stringfellow et Jon Auer dont
les compositions s’inscrivaient dans une tradition power pop
héritée du groupe d’Alex Chilton : Big Star…
Car à l’instar de ces derniers, les Posies étaient
passés maîtres dans l’art de faire rimer gros
son avec jolie chanson. Every Kind Of Light
ne décevra pas les habitués du groupe, car si la silhouette
de Jon Auer s’est quelque peu épaissie, la finesse
de ses compositions pop n’a pas pris un gramme.
Les deux compères enchaînent les titres pop épique
comme "Conversations", "All
In A Day’s Work" ou encore les tubesques "Guess
You’re Right" ou "Second
Time Around" qui s’inscrivent dans la droite lignée
de Dream All Day. "Anything And Everything"
et "Last Crawl" lorgnent vers
une pop plus mélancolique.
Cet album est aussi l’occasion pour le groupe de poser un
regard désabusé et acerbe sur les valeurs peu ragoûtantes
de l’Amérique de Bush Junior, en écorchant au
passage les propriétaires de gros 4x4 comme Shaquille O’Neal
sur "Sweethearts Of Rodeo Drive"
ou encore sur l’explicite "Could
He Treat You Better ?".
L’album se clôt sur la pop lumineuse de "Love
Comes" et démontre que malgré une quasi-décennie
de mutisme, la source pop de Ken Stringfellow et de ses sbires n’est
pas prête de se tarir.
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