Adulé par Jonathan Franzen, auteur que j’adore, Angela Carter ou encore Robert Stone, Christina Stead, auteure australienne décédée dans les années 80, se retrouve sous les feux des projecteurs grâce aux éditions de l’Observatoire qui ont eu la bonne idée de publier l’un de ses romans, Splendeurs et fureurs, qui n’avait jamais été traduit en français.
Méconnue en France, elle ne fut pas moins une grande connaisseuse de notre pays qu’elle a longtemps fréquenté au cours de sa vie et de ses nombreux voyages en Europe. Splendeurs et fureurs, d’ailleurs, est un roman dont l’histoire se déroule dans notre capitale dans les années 30.
Christina Stead nous raconte l’histoire d’Elvira Western, une jeune bourgeoise trentenaire qui décide de quitter Londres et son mari Paul, pour répondre aux lettres enflammées d’un jeune étudiant anglais vivant à Paris, Olivier Fenton. On suit alors ces jeunes tourtereaux dans le Paris des années folles, entre flâneries et découverte des lieux parisiens, rencontre de personnages extravagants.
Christina Stead nous décrit parfaitement l’ambiance de Paris dans les années 30 ainsi que le contexte historique de l’époque autour de la montée du socialisme, du communisme et du Front populaire face au développement de l’extrême droite et du nationalisme, en France et en Europe. A cela s’ajoute l’effervescence artistique et culturelle qui régna au cours de cette période, magnifiquement décrite aussi par l’auteure, autour des différentes rencontres faites par Elvira.
Si Christina Stead arrive à nous plonger avec habilité dans ce Paris des années 30, elle n’oublie pas non plus d’ausculter avec intelligence les rapports homme-femme à cette époque au travers de cet adultère. Elvira est une femme qui doute, de ses choix notamment, de sa vie avec Paul qui, lui, de son côté, n’a de cesse de tenter de la reconquérir.
Elvira est intelligente, méfiante des promesses faites par son amant et consciente qu’elle ne doit pas rompre totalement sa relation avec Paul. Sa vie n’est qu’hésitation entre retourner vivre de façon confortable auprès de son mari aimant à Londres ou mener une vie un peu plus dissolue auprès d’un fougueux jeune amant. D’autant plus que ce nouvel amant, pas des plus fidèles, à tendance à s’enflammer rapidement par les charmes féminins mais aussi par les théories communistes.
Belle découverte donc pour moi de cet auteure que je ne connaissais pas au travers de ce Splendeurs et fureurs qui, malgré quelques longueurs, reste un très bon livre, superbement écrit et traduit, mêlant des thèmes chers à Christina Stead comme le féminisme, le non-conformisme et le politique. Paris, presqu’un personnage du roman, reste évidemment un lieu littéraire incroyable quelle que soit l’époque racontée.
Reste maintenant à aller explorer le reste de l’œuvre de cette auteure australien qui a dû sûrement écrire d’autres ouvrages passionnants. |