"La musique de Liszt, à la différence de celle de Mozart, est le miroir fidèle de l’homme" Alfred Brendel
"Nos âmes ne sont point faites pour les choses qui se partagent. Il nous faut de grandes fautes ou de grandes vertus." "La recherche persistante du mieux possible caractérise le vrai artiste." Liszt
La quête de l’absolu et de la perfection (symbolisé par l’athanor, le four utilisé en alchimie pour fournir la chaleur nécessaire pour réaliser la pierre philosophale), cette quête si profondément importante pour Franz Liszt, est-elle encore d’actualité dans le monde musical ? La question est en droit d’être posée. Trop souvent malheureusement. Chez Liszt, cette quête est synonyme d’un besoin irrépressible de connaissances, d’une recherche de la perfection (conduisant forcément à une insatisfaction), d’élans mystiques, de foi en dieu, et d’un ardent état passionnel. C’est aussi laisser le temps au temps, accepter une longue maturation des œuvres. Plus de vingt ans séparent les premières esquissent des publications des deux concertos pour piano. C’est travailler la matière thématique, la transformer et la développer. C’est justement ce qui fait lien dans ce disque, la transformation mélodique, qu’elle soit sous forme de thème et variations (le Dies Irae de la Totentanz), ou le développement et l’évolution d’un même thème dans les deux concertos.
L’histoire entre la pianiste suisse et le compositeur hongrois est une histoire d’amour. Il n’est donc pas étonnant qu’elle y consacre un second album après Metanoïa sorti début 2017, un premier disque acclamé par la critique. On y retrouve beaucoup de féminité, de fougue et d’assurance dans son jeu. Mais une féminité sachant également devenir force voire violence. Un mélange de fragilité et de ferveur servant merveilleusement la musique tempétueuse de Liszt entre moments de calmes presque mélancoliques et de tensions frénétiques, et cela se ressent particulièrement dans la Totentanz ou dans le superbe concerto N°2.
Dans la Totentanz, Beatrice Berrut semble portée par le même souffle que Martha Argerich, et c’est à Byron Janis que nous penserons dans le concerto n°2. Malheureusement, l’orchestre manque souvent cruellement de précision, de finesse ou de couleurs et se montre parfois un peu limite, notamment dans le pupitre des bois. Dommage car la pianiste est virtuose, trépidante, pleine de subtilité, de panache et terriblement juste.
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