Un homme, bouche ouverte, tête nue, la nuque baignant dans un frais cresson d’entourloupes musicales et de dissonances acoustiques : Olivier Savaresse et Le courage des innocents. Parlons-en du courage, tiens. Entre ceux qui prétendent en user pour ronchonner et ceux qui lui font dire des inepties, ils ne sont pas nombreux à le posséder…
De discrètes percussions en guitares ondulaires, Olivier Savaresse déambule dans les allées de ses morceaux avec ce timbre particulier dont disposent les forces tranquilles, sans haine ni violence mais juste ce qu’il faut de souffle pour ne pas valser dans une imitation de téléphone rose.
A la fois sensuel et pudique. Mi phrasé, mi chanté, pas totalement parlé ni tout à fait slammé, le chanteur traverse les morceaux avec l’indolence d’un félin se grignotant les ergots. Et c’est bigrement apaisant, un échange spontané sans arrière-pensée. Régénérant.
"Je ne connaissais aucun mot de sa langue, elle ne connaissait aucun mot de la mienne, c’est donc sans dire un mot que se mélangent nos deux langues ainsi que nos deux corps s’enfièvrent, ni moi ni elle n’avions besoin de la langue pour comprendre que nous étions bien ensemble" ("La langue"). Entre fantasme et allégorie, l’amour décrit dans ce titre invoque les idylles passionnées et l’évidence de ces moments uniques gardés jalousement.
Les guitares se font aussi pop et plus chaudes, elles lorgnent parfois du côté des paillettes et des cocotiers, mais la voix du chanteur les ramène dans la logique de l’album : à l’orée des trottoirs bitumés et des troncs assimilateurs de panneaux.
En plein dans ce que le paysage sonore a d’alternatif et de limitless, entre plusieurs mondes et à cheval sur tous. Entre loving borderline et joyeux bidouille-pathe.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.