Famille, Patrie, nous voilà ! Steven Spielberg se sert de sa caméra pour prôner les valeurs traditionnalistes auquel il est attaché, en montrant qu'il s'agit de valeurs universelles capables de transcender tout à chacun fût-il même un looser, à l'instar de ce docker divorcé dont la fibre paternelle est réduite à sa plus simple expression, dont le courage et l'amour paternel vont se révéler face à l'adversité.
Mais bien évidemment à lutter sans péril on triomphe sans gloire, et donc quel autre péril plus énaurme peut-on imaginer que celui venu d'ailleurs, ce qui de surcroît ne fâche personne et écarte toute critique de diabolisation d'un état. L'ennemi sera donc des extra terrestres sanguinaires, 20 ans après, les gentils martiens de Rencontres du 3ème type et d'E.T. du jeune Steven sont devenus des épouvantables destructeurs.
Quand à l'amour paternel, rien ne le désarme. Ni le fils en pleine crise d'adolescence et de rejet de la figure du père qui est assailli par la fibre patriotique l'entraînant rejoindre la fière armée américaine, ni la fillette qui pratique la PNL et hurle à tout bout de champ sauf quand elle voit des scènes particulièrement angoissantes pour le commun des mortels qui subitement la rendent muette et fascinée.
Seulement le choix de l'anti-héros oblige à distiller les moments de bravoure en les insérant dans un environnement qui se doit d'être ordinaire pour être crédible. Mais à défaut de trame narrative, le simple habillage formel devient protéiforme et on ne sait plus dans quelle histoire on est. Seul passage intéressant, celui de la confrontation avec Tim Robbins, hagard et halluciné.
Steven Spielberg s'est inspiré du roman d'anticipation du même nom de H.G. Wells qui décrivait les conséquences d'une invasion martienne et illustrait le comportement de survie et de lutte pour l'espace vital.
Si la lecture de ce roman sur les ondes par Orson Welles en octobre 1938 avait suscité une panique aux Etats-Unis, force est de constater que ce film, même si les effets spéciaux, de factures au demeurant inégales, peuvent effrayer les spectateurs peu coutumiers du genre, ne restera pas dans les annales du cinéma.
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