Entre deux eaux - Vol 1
(Tekini Records) avril 2018
Je suis assis dans un parc. Devant moi, les arbres en fleurs s’esclaffent au soleil. Les merles s’abreuvent dans une petite grotte aménagée et le jet d’eau du parc laisse somnoler les papillons.
Je suis entre sourire béat et larmes. Manu, que je n’ai pas besoin de te présenter, susurre à mes oreilles "Goodbye". D’abord a cappella puis arrive le violoncelle et lentement comme une fleur qui s’ouvre, la chanson prend son ampleur, autant que la boule que j’ai au fond de la gorge. Manu, je devrais vous détester avec vos musiciens et pourtant…
Manu s’offre et nous offre par la même occasion une parenthèse enchantée (et enchanteresse) la bien nommée Entre deux Eaux. Elle y revisite ces titres, mais aussi ceux d’autres artistes, nous offre des inédits, des duos le tout avec violoncelle, harpe mais aussi guitare acoustique et électrique.
Ce qui me marque, c’est la qualité de la production pour cet album enregistré en trois jours au Planète Live. La voix de Manu, tel un diamant, est mis en valeur dans cet écrin musical. Je sais, je suis subjectif, je suis en admiration devant cette artiste et les musiciens qui l’entourent !
Manu fait partie de ces artistes qui, justement, n’est pas entouré de musiciens mais d’une famille, d’une tribu et on le ressent, chacun faisant son maximum pour mettre en valeur les autres et au service d’une seule et même cause : la musique.
On retrouve les titres de ses 4 albums studio, mais aussi des titres de Dolly et des reprises ("Je suis déjà parti" de Taxi Girl), certains me parlent plus que d’autres bien sûr, comme "Allée des tilleuls", les notes de harpe comme autant de gouttelettes d’amour, de nostalgie qui ruissellent sur mon âme.
Je sais je suis lyrique, moi le fan de métal et de rock’n’roll, moi qui adore pogoter (tu sais, cette danse folklorique des années 80 qui consiste à aller se balancer rangers et épaules premières sur tes petits camarades du public) et bien Manu, elle aussi, me chamboule, à sa manière, me bouleverse, me bouscule, par sa beauté, parce que oui, Manu est belle, c’est une belle personne autant à l’extérieur qu’à l’intérieur et elle t’illumine. Que ce soit sur scène où elle s’exprime pleinement, sur album ou quand elle échange avec toi.
Pourtant Manu, j’ai un reproche à te faire, parce que oui parfois il faut être dur avec ceux qu’on aime : ce n’est pas humain de nous bouleverser autant, d’être une artiste aussi complète et si bien entourée.
Manu, c’est une artiste engagée et avec Matt Murdock, son compagnon de scène et de vie, elle a fondé Tekini Records, son label. Elle a officié dans Dolly (je déteste ex chanteuse de… elle est toujours la chanteuse de Dolly, et le restera à jamais, Manu en tant qu’artiste est le prolongement de Dolly). Bref, je m’égare, Manu est aussi rock, ne va pas croire, "Un baiser dans le cou" ou "Comme un gant" sont là pour en témoigner, Manu rend hommage de la plus belle des manières à Dolly avec une reprise juste sublime : "Je n’veux pas rester sage".
Manu brille, attire sur elle la lumière et en fait irradier les musiciens, loin d’être des inconnus : Matt Murdock, guitariste au sein des Bandits, Moko, spécialiste des jeux vidéo (entre autres) ; Thierry Nirox, son batteur fétiche, qui a officié entre autres pour Oberkampf et Trust, mais ça serait bien réducteur au vu de son talent ; Christophe Saunière, harpiste de talent, qui a entre autres joué avec Toys Dolls et avec la talentueuse, elle aussi, Joanne McIver ; Damien J. Jarry, violoncelliste de talent ayant officié pour Queen Concerto et The versus ; le petit nouveau : Vincent Dodignac, nouveau bassiste, mais musicien aguerri.
Je t’invite à utiliser le moteur de recherche de ton choix et découvrir le travail et le talent de chacun de ces artistes, en plus ça t’ouvrira sûrement à d’autres horizons, parce que c’est ça la musique…
Bien sûr, Manu sait aussi partager le chant, et elle forme un duo magique avec Noël Matteï sur le titre "A bout pas au bout", écrit par Noël.
Je pourrais disserter pendant des heures de musique, te raconter chaque titre en détail mais cela serait tellement fade, que je risquerais de t’en éloigner plus que de t’en rapprocher. Va découvrir cette parenthèse qui, non seulement rempli son rôle d’enchanteresse, mais nous prouve, encore une fois, que la musique en France est loin d’être moribonde, pour peu que l’on soit curieux, ouvert et indépendant.
Pour finir, je souhaite également souligner la très jolie pochette et le livret du CD signés Faustine Ferrer et Damien J. Jarry. Les liens vers leur site suivent.
Je termine comme toujours en te faisant des bisous, mon lecteur (ou ma lectrice, on peut rêver, soyons fou, vous êtes même peut-être plusieurs) parce que c’est important les bisous !
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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