"Ah! Way down in New Orleans, yeah. I met this old lady, She said she'd teach me 'bout Voodoo, She said she knew about Voodoo (Voodoo) (…) She had an old doll, She had a long shiny needle (Voodoo) She held the doll in the air, It looked kinda like me, She took the needle, Stuck it in its eye! Ah! My eye, bitch ! Oh ! Now I'm still in the room with this crazy bitch, and she still had the doll. She said I'll teach you 'bout Voodoo, (Voodoo), You want to learn about Voodoo (Voodoo), She said I'll teach you 'bout Voodoo. (Voodoo), She said she knew about Voodoo, she held the doll in her hand (Voodoo), She had some long shiny scissors, she said some magic words (Voodoo), The doll looked more and more like me, She held the doll in the air (Voodoo), She took the scissors, Cut off all its fingers ! Ah ! My fingers, bitch ! Ah ! Voodoo, Voodoo, Voodoo, Voodoo…" "Body Count Voodoo"

Moonlight Benjamin est une Prêtresse haïtienne. Installée en France depuis une quinzaine d’années, elle n’a jamais vraiment oublié Haïti. Son chant s’est façonné dans un orphelinat évangéliste haïtien où elle a grandi et c’est frotté aux cérémonies vaudou avant d’accompagner en France le saxophoniste Jacques Schwartz-Bart et le pianiste Omar Sosa.

Dans ce disque porté par le guitariste Matthis Pascaud, Moonlight Benjamin se confronte à la force de ses racines haïtiennes qui lui serpentent le corps comme ces vévés (symboles ethniques de rituels vaudou) qu’elle arbore fièrement mais elle les marie avec une musique très rock 70’s, très blues rappelant parfois un groupe comme Les Loups Noirs, tout en restant absolument unique.

La transe comme ligne directrice, comme point commun esthétique. La rythmique tient une place prépondérante, les rythmes de tambours assurent la réussite d'une cérémonie vaudou, ce qui explique sans doute que cet élément du rituel soit si complexe. Ici, elle est volubile tout autant que lancinante, elle amène à la transe. Le chant est puissant, soul et généreux. Il est comme un prêche où l’on parle de révolte, du peuple haïtien, où l’on rend hommage à des poètes comme Georges Castera ou Franketienne.

C’est un serpent qui avance insidieusement prêt à venir mordre et répandre un doucereux poison. Reste que si vous êtes possédé par ce disque, on pourra dire ensuite que vous serez "monté comme un cheval"...