"Une seconde de trop et vous perdez tout" nous annonce la quatrième de couverture du dernier polar publié par les éditions Préludes qui, après l’excellent Mon amie Adèle de Sarah Pinborough, récidivent à nous offrir un nouveau page-turner totalement addictif. Une seconde de trop, le nouveau livre de Linda Green a déjà conquis 500.000 lecteurs avant d’arriver sur le marché français.
Me voilà conquis aussi, avec un livre avalé en très peu de temps, comme tous les bons polars que l’on n'a pas envie de lâcher avant de connaître le dénouement. L’histoire est celle d’un jeu banal, auquel on a tous joué dans notre enfance, qui tourne mal. Une maman compte, un, deux, trois… Elle ferme les yeux attendant que sa fille se cache. Elle compte jusqu'à cent puis quand elle rouvre les yeux, Ella, sa fille de quatre ans a disparu, sans laisser la moindre trace.
La police, les médias et la famille vont faire corps pour retrouver la fillette. Sa mère panique, culpabilise de cette disparition. Le lecteur connaît la ravisseuse, une certaine Muriel mais ne sait pas véritablement ce qu'il s’est passé. Le livre se construit alors autour de trois narrateurs, Lisa la maman d’Ella, Muriel la ravisseuse et, pour lequel on va vite savoir qu’il a des liens de parenté avec l’une des deux autres Matthew. Chaque chapitre correspond à la voix d’un de ces trois narrateurs.
On suit alors l’enquête, les recherches de Lisa pour retrouver sa fille et en même temps on rentre dans les pensées de sa ravisseuse pour comprendre et savoir ce qui a pu l’amener à commettre cet enlèvement.
Une seconde de trop est donc, vous l’avez compris, un thriller psychologique puisque l’on sait dès les premières pages qui est la personne qui a enlevé la petite Ella. Chacun des trois narrateurs se livre tour à tour, se confesse aussi car chacun éprouve de la culpabilité. Chacun a des comptes à rendre, différents des uns et des autres.
La construction du livre est faite avec une grande intelligence qui fait que l’on est vite pris par cette histoire particulière où l’on ne cherche pas le meurtrier ou le ravisseur mais où l’on comprend au fur et à mesure de la lecture les raisons qui ont poussé Muriel à commettre le rapt. Les chapitres sont courts, rendant la lecture plus facile et plus prenante, nous faisant passer d’un narrateur à un autre et où l’on comprend petit à petit que les trois histoires sont évidemment liées. La fin n’est dévoilée que dans les dernières pages, et elle est plutôt convaincante dans l’ensemble.
Une seconde de trop est donc un très bon thriller psychologique qui explore la culpabilité d’une mère et le cauchemar de tout parent lorsque leur fille disparaît. C’est un livre efficace qui nous tient en haleine car l’auteur a su savamment doser suspens et révélations dans ses écrits. On comprend alors, une fois le livre terminé, pourquoi il a su conquérir déjà autant de lecteurs. Et c’est à mon avis loin d’être terminé… |