Une jeune surfeuse sur une plage que l’on imagine merveilleuse, derrière elle une épaisse fumée s’échappe d’une forêt en flammes. Superbe métaphore de l’intérêt que l’on peut porter à l’état de notre planète. C’est donc l’alerte sur le climat qui sert de base à cette véritable suite. De trame presque, sans être absolument narrative puisque la narration est difficile avec ce genre de musique jazz.
Dans la même veine que Deus ex Machina (2014) ou Dark Wave (2015), Initiative H, vrai groupe (collectif de treize musiciens : saxophones, trompettes, trombones, percussions, guitares, batterie, claviers...) toulousain emmené par un David Haudrechy bouillonnant, fusionne admirablement jazz, musique classique, rock progressif et musique du XXème. Comme une vaste réunion musicale entre King Crimson, Ron Geesin, Archie Shepp, Count Basie, Duke Ellington et Carla Bley.
Là où le risque serait d’empiler la musique, les références ou les genres, Initiative H réussit à garder une véritable unité dans son programme grâce à un travail d’orfèvre sur la matière sonore, les timbres, les couleurs, les ambiances, les formes et structures. La puissance esthétique qui se dégage de ce disque est assez époustouflante soulevant tempêtes et passions jusqu’à une certaine incandescence. Le souffle (l’ensemble est un big band et donc le souffle, la respiration, le phrasé sont au centre de ce disque) nous transporte totalement entre moments lyriques, cavalcades brûlantes, moments plus introspectifs et poétiques.
Comme une vague noire transpercente où le diable se cacherait dans mille détails, David Haudrechy y montre de véritables talents de compositeur. La boucle est bouclée. Et d’une superbe manière.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.